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Des élections régionales et départementales boudées par les Français

Les élections régionales et départementales qui se sont déroulées les 20 et 27 juin ont mobilisé un électeur sur trois. La carte de France des Régions ne change pas. Rassemblement national et République en marche perdent du terrain à un an des présidentielles.

Des élections régionales et départementales boudées par les Français
Les premiers et deuxième tours des élections régionales et départementales des 20 et 27 juin n’ont mobilisé qu’un électeur sur trois. ©SD

Le second tour des élections régionales et départementales, dimanche 27 juin, n’a pas connu le regain de participation pourtant appelé de ses vœux par l’ensemble de la classe politique dans les jours qui ont précédé. 34,3 % des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes dimanche dernier, contre 33,3 % une semaine plus tôt. Un mieux, presque imperceptible, et en tout cas insuffisant pour ne pas considérer l’abstention comme la grande gagnante de ces élections locales, à 65,7 % ce 27 juin. « La démocratie fonctionne mal », s’est alarmé dimanche soir l’eurodéputé Europe Écologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot, sur le plateau de France 2.

Prime aux sortants

Premier fait marquant de ce scrutin local : la victoire des sortants. La droite conserve ainsi sept Régions dans l’hexagone : Auvergne-Rhône-Alpes avec Laurent Wauquiez (Union à Droite (D.) - 55,18 %), président sortant le mieux réélu de sa famille politique ; Grand Est avec Jean Rottner (Centre et droite - 40,30 %) ; Hauts-de-France avec Xavier Bertrand (Union D. - 52,37 %) ; Île-de-France avec Valérie Pécresse (Union D. - 45,92 %) ; Normandie avec Hervé Morin (Centre et droite - 44,26 %) ; Pays de la Loire avec Christelle Morançais (Centre et droite - 46,45 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur avec Renaud Muselier (Les Républicains - 57,30 %), qui a bénéficié du front républicain pour faire barrage au candidat du Rassemblement national (RN), Thierry Mariani. La gauche se maintient dans cinq Régions : Bourgogne-Franche-Comté avec Marie-Guite Dufay (Divers gauche - 42,2 %) ; Bretagne avec Loïg Chesnais-Girard (Union à gauche (G.) - 29,84 %) ; Centre-Val de Loire avec François Bonneau (Union G. avec des écologistes - 39,15 %) ; Nouvelle-Aquitaine avec Alain Rousset (Union G. - 39,51 %) et Occitanie avec Carole Delga (Union G. avec des écologistes - 57,78 %), qui a fait le plus gros score de sa famille politique. Seule La Réunion a basculé à gauche : Huguette Bello (Union G.) l’emporte face au sortant Didier Robert (Divers D.). En Guyane, Gabriel Serville (Divers G.) gagne les élections de la collectivité territoriale. En Corse, Gilles Simeoni (Régionalistes) est réélu avec 40,64 % des voix.

Claque pour le RN et LREM

Malgré le caractère local de ces élections régionales et départementales, les observateurs de la vie politique en ont tiré des enseignements nationaux, à moins d’un an de l’échéance électorale des présidentielles. Ainsi le RN aurait pu décrocher la Région Paca, mais c’était sans compter l’appel des candidats de la gauche à voter contre le candidat du parti, Thierry Mariani. Résultat : le RN n’obtient aucune Région et perd même plusieurs dizaines de sièges au total sur l’ensemble des assemblées de France. « Cette élection n’a pas passionné les foules », a commenté le vice-président du RN Jordan Bardella dimanche soir sur France 2. Quant au parti présidentiel, aucun candidat LREM n’a réussi à l’emporter dans une Région. « Évidemment, ces résultats sont une déception pour la majorité présidentielle », a confié son délégué général, Stanislas Guérini sur BFMTV, ajoutant à propos de l’abstention qu’il s’agit « d’un fait politique majeur qui ne peut laisser aucun responsable politique insensible ».

Sébastien Duperay