Sécheresse

Les agriculteurs s'inquiètent du manque d'eau

Le mois de juillet 2022 sera probablement le plus sec enregistré depuis 1958, d’après Météo France. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, est venu constater la situation à Rovon, en Isère, emplacement d’un des 41 points Onde* du département.
 
Une situation préoccupante
 
Un protocole national se déploie dans toute la région et axe ses actions sur la quarantaine de points Onde que compte chaque département. Aujourd’hui, la Drevenne - le cours d’eau de la station de Rovon, choisie pour la visite de Christophe Béchu – a un débit trop faible pour faire tourner la centrale hydroélectrique qui se situe en amont de la rivière.
En Isère, 21 points Onde sur 41 sont à sec. « Cela a habituellement lieu plus tard dans l’année, à la fin du mois d’août ou au début du mois de septembre », fait remarquer Blandine Parchoux, de l’OFB.
L’eau potable devient également un enjeu dans le département, car dans le secteur de Rovon, une quinzaine de communes a des problèmes d’alimentation ou des tensions en termes de volume d’eau disponible. Un problème aussi bien pour les habitants que pour les agriculteurs, notamment les nuciculteurs. « Nous sommes inquiets pour le mois d’octobre, qui correspond à la récolte des noix », explique Jean-Claude Darlet, président de la Chambre d’agriculture de l’Isère. « Les nuciculteurs doivent respecter un protocole et donc finir de laver les noix avec de l’eau potable, ce qui risque d’être compliqué cette année. » Il ajoute que les besoins en eau du secteur ont pu être réduits de 25 à 30%, mais « l’agriculture ne pourra pas réduire davantage sa consommation en eau, il faudra peut-être voir comment la répartir au mieux ».
La sécheresse est également très préoccupante dans les secteurs de montagne. « Il n’y a plus d’eau potable en montagne et dans les alpages pour les animaux », explique Fabien Mulyk, vice-président du Conseil département de l’Isère. La question se pose désormais de « faire descendre les animaux dans les bâtiments mais ils vont manger le fourrage d’hiver, ou alors il faudra mettre des moyens supplémentaires en œuvre pour leur amener de l’eau en altitude », précise-t-il.
La situation est « absolument exceptionnelle », commente Christophe Béchu. Actuellement, 91 départements sont en alerte sécheresse en France et dans 51 d’entre eux, les préfets ont dû prendre des arrêtés. « Nous connaissons une double peine, car avec la canicule, la demande en eau augmente, mais en raison de la sécheresse, nous manquons d’eau », conclut-il.
 
 Morgane Poulet
 
* Le réseau Onde (Observatoire national des étiages), de l’Observatoire national de la biodiversité (OFB), analyse les étiages estivaux par l’observation visuelle du niveau d’écoulement de certains cours d’eau métropolitains.