Bois

Des plaquettes pour pallier la paille

Le 12 septembre, l’EARL des limousines en Matheysine, de Marie-Christine Veyret, Christophe et Valentin Lionet, située à Monteynard, accueillait la Cuma départementale Bois Energie et la Chambre d’agriculture de l’Isère pour une démonstration de broyage.
 
Plusieurs actions
 
Pour Christophe Lionet, le broyage des feuillus de son exploitation aura plusieurs bénéfices. Il permettra d’entretenir ses haies, mais aussi de faire face à un manque de paille pour la litière de ses limousines.
Il élève en effet soixante mères et fait de l’engraissement. « Nous avons un besoin de 140 tonnes de paille par an, nous devons en acheter et les prix augmentent sans cesse, donc si nous avons les capacités de produire une partie de la litière, cela nous soulagerait, tant financièrement que d’un point de vue logistique, car nous avons le produit, autant l’exploiter directement plutôt qu’en faire venir de loin », explique-t-il.
Son objectif est de diminuer ses achats de paille d’environ un tiers. Avec les plaquettes produites par le broyage de troncs et de branches provenant de ses haies, il estime ses achats à seulement 550 bottes de paille. D’autant plus que les plaquettes font moins glisser les animaux que la paille et qu’elles ont des propriétés drainantes intéressantes tout en se tassant moins que la paille au passage des animaux.
Cet hiver, l’exploitation mettra également en place un test concernant la litière des animaux. Dans un bâtiment, des couches superposées de paille et de broyat seront utilisées quand, dans l’autre, une base de broyat sera dispersée au sol puis recouverte de paille. Le but est de voir quelle est la meilleure litière pour les limousines. Et pour produire le broyat en question, la Cuma Bois Energie a été conviée à faire la démonstration de son broyeur à bois dans les parcelles de l’EARL.
 
Machine novatrice
 
La plaquette permet de valoriser tous les bois en taille de haie et elle remplace bien la paille. C’est pourquoi la Cuma départementale s’est munie d’un broyeur à bois de l’entreprise italienne Pezzolato. Achetée il y a deux ans et demi à 700 000 euros, mais avec une aide du Département de 200 000 euros, elle a permis de broyer 40 000 tonnes de bois dès sa réception et 60 000 tonnes l’an dernier, ce qui correspond à de grands volumes.
« Alors que ce broyeur a 700 chevaux, il a une consommation de litres de gazole équivalente à celle d’un tracteur agricole de 260 chevaux », explique Bruno Neyroud, président de la Cuma Bois Energie. Autrement dit, un litre de gazole est dépensé pour produire 80 litres de fuel en équivalent plaquette.
En ce qui concerne l’accès aux parcelles, la machine pèse 34 tonnes, mais elle est munie de quatre roues directionnelles qui permettent trois modes de direction : les deux essieux en discordance, en concordance ou bien l’essieu avant uniquement. Elle est grande lorsqu'elle est comparée à un broyeur tiré par un tracteur, mais elle est manoeuvrable beaucoup plus facilement. Le broyeur peut intervenir dans tous types de chantier et des branches ou des troncs de dimensions 1,4 m x 1,1 m peuvent être broyés.
Enfin, sa cabine est télescopique et orientable, ce qui optimise la visibilité de la zone de chargement lorsque la grue est utilisée.

Morgane Poulet