ORGANISATIONS
Une rentrée sur tous les fronts pour les chambres d’agriculture

Pour leur rentrée, les chambres d’agriculture mettent l’accent sur l’accompagnement des agriculteurs face aux aléas climatiques. Sans oublier d’autres dossiers : future Pac, plan de relance, signature du contrat d’objectifs et de performances avec l’État et ouverture de la gouvernance.

Une rentrée sur tous les fronts pour les chambres d’agriculture
Sébastien Windsor, président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA). ©APCA

Alors que l’année 2021 est marquée par « une crise climatique sans précédent », les chambres d’agriculture prévoient de « changer de braquet » sur l’accompagnement, a annoncé le président de l’APCA Sébastien Windsor le 24 août. Le gel d’avril a été suivi par « l’un des printemps les plus secs qu’on ait connus », puis par « l’été le plus humide de ma carrière », témoigne l’agriculteur de Seine-Maritime. Avec des calendriers culturaux chamboulés par les intempéries, les chambres sont mobilisées à court terme sur le conseil technique pour « revoir les assolements ou le travail du sol ». « Il fait trop sec pour semer le colza dans le Sud, chez moi il fait trop humide… », illustre M. Windsor. Un accompagnement qui sera prolongé par un travail à moyen terme sur « les leçons à tirer de cette année », notamment en termes de « variétés adaptées au réchauffement climatique ».

Pac : un simulateur d’éco-régimes en septembre

À plus long terme, les chambres d’agriculture participent dans le cadre du Varenne de l’eau à l’élaboration d’un diagnostic territorialisé sur l’impact du changement climatique. Elles rendront leur copie « en novembre », a indiqué Sébastien Windsor, avec pour objectif d’aboutir en 2022 à « un plan d’action dans chaque région ou territoire pour accompagner les agriculteurs face au changement climatique ». Du côté de la future Pac, les chambres sortiront en septembre un outil numérique permettant, au niveau de l’exploitation, de « simuler de façon assez fine les obligations à remplir pour rentrer dans les éco-régimes », a annoncé le président de l’APCA. Cet outil permettra aussi de déterminer « ce qu’il faut mettre en place pour atteindre les objectifs des éco-régimes », précise-t-il. Le but : « Qu’un maximum d’agriculteurs soient en mesure d’aller chercher les éco-régimes dès la première année de mise en place ». Dans la future Pac qui sera appliquée en 2023, 25 % des aides directes du premier pilier seront consacrés aux éco-régimes, et donc conditionnés à des mesures environnementales supplémentaires. L’initiative de l’APCA sera suivie par le lancement, en janvier 2022, d’un calculateur permettant de « mieux comprendre l’impact financier de la nouvelle Pac ».

Contrats d’objectifs et de performances en vue

Par ailleurs, M. Windsor a indiqué que « les discussions sont très avancées, aussi bien sur le fond que sur le budget » sur le contrat d’objectifs et de performances avec l’État, qui sera présenté le 30 septembre. « L’État et les régions ont mis beaucoup de moyens avec le plan de relance, il est absolument essentiel d’avoir des gens sur le terrain, et en premier lieu dans les chambres, pour bien utiliser cet argent », a-t-il insisté. Et de rappeler que les chambres « ont mobilisé 750 conseillers sur le plan de relance ». Autre temps fort de la rentrée des chambres : le lancement le 12 octobre du réseau de magasins affiliés à Bienvenue à la ferme, baptisé « Fermes And Co ». Il faudra attendre ce jour pour connaître les noms des cinq actionnaires de la structure sociétaire qui chapeaute ce réseau (banques, fonds d’investissement, chambres d’agriculture, etc.). Le but ? « Porter un réseau de magasins au cœur des bassins de consommation », explique le président de Bienvenue à la ferme Jean-Marie Lenfant. Pourront y adhérer des points de vente portés par des agriculteurs, mais aussi par des non-agriculteurs.

Gouvernance : un début d’ouverture

Pressée par un récent rapport de la Cour des comptes, l’APCA entame aussi un mouvement d’ouverture de sa gouvernance vers la société civile et les syndicats minoritaires. « Je suis en train de rencontrer les parties prenantes (ONG welfaristes, environnementales, représentants des consommateurs, acteurs de l’agroalimentaire, etc.) dans l’optique de mettre en place un endroit où dialoguer », a annoncé Sébastien Windsor. « Je ne veux pas le faire avec précipitation », a-t-il tempéré, prévenant aussi que ces échanges ne porteront « pas sur tout ». Le président de l’APCA a aussi indiqué avoir « rencontré les syndicats agricoles pour discuter de la façon dont fonctionnent les chambres ». Tout en se posant en défenseur de la « règle majoritaire » : « S’il n’y a pas de prime au majoritaire, on se retrouve avec un organisme complètement ingouvernable ».

YG