Sanitaire
Cas de botulisme en Isère

Isabelle Doucet
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Signalement d'une suspicion de botulisme en Isère : retrait et rappel de conserves fermières de terrines de porc.

Cas de botulisme en Isère
Retrait conserves de terrines de porc. Photo DR

L’Agence régionale de Santé Auvergne Rhône-Alpes a reçu, le 31 octobre 2024, le signalement d’une suspicion de botulisme, chez une personne ayant consommé une terrine de porc produite à la ferme, par l’EARL Les peupliers au Mottier (38260).

La personne a été prise en charge médicalement.

Mesures mises en place

Le centre national de référence du botulisme, à L’Institut Pasteur, a procédé à l’analyse des restes de terrine de porc mise en cause, et a confirmé la présence de toxine botulique et de la bactérie produisant la toxine.

La Direction Départementale de la Protection des Populations de l’Isère (DDPP) a immédiatement mené les investigations auprès du fabricant de ces conserves.

Les conditions de production ne permettant pas de garantir la stérilisation des bocaux, un rappel de l’ensemble des bocaux fabriqués a donc été décidé immédiatement par précaution. Le rappel porte sur quelques dizaines de bocaux, mis en vente à la ferme « Chez Barbier », chemin de la Combelatière à LEMOTTIER.

Compte tenu du temps d’incubation (de quelques heures à quelques jours) et du caractère grave de la maladie, les personnes qui auraient consommé ces produits sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter un médecin en cas de symptômes (troubles de la vision, difficultés à avaler, bouche sèche, difficultés à parler) en mentionnant cette alerte. Les personnes qui détiendraient encore ces produits sont invitées à ne pas les consommer, à ne pas les ouvrir, et à les jeter.

Qu’est-ce-que le botulisme ?

Le botulisme est une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante qui se développe notamment dans les aliments mal conservés. En France, la majorité des cas de botulisme sont liés à des aliments conservés n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation : salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origines familiale ou artisanale (données SpF).

La maladie se déclare généralement de 12 à 72 h après la consommation d’un aliment contaminé et provoque des symptômes avec une sévérité variable : signes digestifs précoces pouvant être fugaces (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée), atteinte oculaire (défaut d’accommodation, vision floue), symptômes neurologiques responsables d’un risque de fausses routes, sécheresse de la bouche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, paralysie plus ou moins forte des muscles.

Le traitement du botulisme est essentiellement symptomatique et requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. L’administration d’anti-toxine botulique dans les heures ou les premiers jours après le début des symptômes peut permettre de raccourcir le temps d’hospitalisation.

Le traitement et la convalescence peuvent durer plusieurs mois.

En savoir plus sur le botulisme et ses traitements :

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/botulisme
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-infectieuses-d-origine-alimentaire/botulisme   

(communiqué de la préfecture de l'Isère)