En septembre, les bovins allaitants ont subi une surmortalité en élevage de 14 % en un an, soit 11 700 vaches mortes de plus qu’habituellement. Sans être la seule cause, les maladies vectorielles FCO-8 et MHE y sont pour beaucoup.
Un an après l’apparition de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et la résurgence de la fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8), « on observe 14 % de surmortalité chez les vaches allaitantes adultes entre octobre 2023 et septembre 2024 », estime Valérie David, de l’Institut de l’élevage (Idele). Cette surmortalité correspond à « près de 11 700 vaches mortes en plus par rapport à la normale (moyenne des trois années précédentes) ». Bien que les maladies vectorielles ne soient pas la seule explication, « l’évolution de la surmortalité suit les trajectoires des propagations de la MHE et des FCO », notent Réussir Bovins viande. Les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, premiers départements touchés par la MHE en septembre 2023, affichent une hausse de mortalité de 33 % (1 100 têtes). Le Cantal et l’Aveyron, où est apparu à l’été 2023 un nouveau variant de la FCO-8, connaissent de leur côté une surmortalité de 31 % (1 900 têtes). Plus récemment, au troisième trimestre 2024, « les départements au nord et nord-est de la France accusent un peu plus de mortalité », indique Valérie David, qui y voit « un début d’effet de la FCO-3 ». Durant cette même période, le Sud-Est a aussi subi une forte hausse de mortalité, « certainement [un] impact de la propagation de la FCO-8 », selon l’experte de l’Idele.
Baisse de la fertilité
Les maladies vectorielles provoquent aussi d’importantes conséquences sur la fertilité. Au premier trimestre 2024, l’Idele observe une baisse de 1,8 point pour 1 000 de la fertilité apparente1 des vaches allaitantes (moyenne mobile sur 12 mois). Avec, là aussi, des effets plus importants dans les départements affectés par les maladies vectorielles : -3 points pour 1 000 dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, -4,2 points pour 1 000 dans le Cantal et l’Aveyron. Selon le dernier bilan au 22 novembre, la France comptait 3 099 foyers cliniques depuis le 1er juin (+ 142 en une semaine), ainsi que 7 935 foyers de FCO-3 (+ 269). Endémique, la FCO-8 ne fait pas l’objet d’un suivi aussi fin.
Y. G.
1 : Ratio entre les vêlages et les vaches présentes
