L’Afdi de l’Isère souhaite relancer ses opérations. Elle s’est ainsi rassemblée à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs le 10 mars en compagnie de potentiels partenaires. L’objectif de cette réunion était de se faire connaître auprès des entreprises représentées afin d’éventuellement s’associer avec elles, mais aussi d’ébaucher un projet commun.
Le Crédit agricole Sud-Rhône-Alpes, Oxyane, Cerfrance et la MSA Alpes du Nord étaient représentés.
Une dimension internationale
A la suite d’une réunion tenue le 3 décembre 2021, l’Afdi de l’Isère a pris la décision d’arrêter l’opération menée au Mali depuis plus de 25 ans. Le constat était qu’il devenait difficile de maintenir le projet en raison du Covid, de l’insécurité régnante et du vieillissement du groupe d’agriculteurs portant le projet. L’association souhaite donc créer un nouveau groupe et trouver un partenariat dans un pays différent en Afrique de l’Ouest.
« L’Afdi consiste à soutenir, à accompagner le développement agricole dans des pays africains », explique Jean-Louis Didier, membre de l’Afdi de l’Isère. Cette dernière n’étant pas une organisation humanitaire, des fonds sont « difficiles à obtenir », complète Natasha Aymon, animatrice de l’Afdi Aura, ce qui nécessite de démarcher les Organisations professionnelles agricoles (OPA) ainsi que les partenaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Cela doit servir la volonté de l’association d’accompagner et de mener à terme le projet qui sera choisi, il ne s’agit pas seulement de récolter des fonds et d’en faire don. Pérenniser les projets, tel est le souhait de l’Afdi. Aujourd’hui, toutes les OPA du département ont été contactées. Il reste désormais à trouver des financements, mais aussi et surtout, un pays dans lequel se rendre ainsi qu’un projet à mener jusqu’au bout.
Des projets collectifs
Le choix du pays doit se faire de manière conjointe entre chaque partenaire afin que la gouvernance de la mission soit la plus optimale possible.
Comme le souligne Robert Moriconi, représentant d’Oxyane, il est nécessaire pour l’association de « réussir à faire comprendre les tenants et les aboutissants des projets qu’elle proposera afin de pouvoir conclure des partenariats ».
Jusqu’à présent, l’Afdi Aura menait quatre grands projets. Le premier concernait un groupe Sénégal, piloté par le département de la Loire. Il s’agit pour lui de maintenir les jeunes ménages dans les villages isolés afin d’éviter un exode certain vers les villes. Des jardins maraîchers ont ainsi été mis en place et des activités de transformation et de vente de produits locaux soutenues. L’Afdi Loire a également aidé à la mise en place d’embouches bovines, ovines et caprines.
Le groupe Madagascar, piloté par la Savoie et la Haute-Savoie, consiste à accompagner l’ONG KTTF V7V. Ce partenariat évolue en fonction du contexte local, mais a tout de même pour objectif d’aider les jeunes à s’installer dans l’apiculture et éventuellement dans d’autres filières. Un appui à une coopérative laitière est également apporté.
Le groupe Burkina Faso, dirigé par l’Auvergne, accompagne et soutient quant à lui la promotion du lait local.
Le quatrième groupe était celui du Mali, géré par l’Isère. Il participait au financement d’une aire de lavage et mettait en relation des acteurs présents sur le terrain. Un soutien a également été apporté à une coopérative pour la gestion et la commercialisation de céréales et de semences certifiées, de même qu’à des projets portés par les femmes pour transformer des produits locaux.
Le groupe isérois souhaite désormais s'intéresser à la formation et l'installation des jeunes et aimerait se pencher sur un projet alimentaire. En ce qui concerne le pays, il faudrait qu'il soit francophone et sans insécurité particulière. Le Maroc et la Côte d'Ivoire ont ainsi été évoqués.