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L'intérêt du régime spécifique de la MSA justifié à l'occasion de l'assemblée générale de la structure

Isabelle Brenguier
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Au cours de son assemblée générale le 12 avril à Aoste, la MSA des Alpes du Nord a réaffirmé ses valeurs de solidarité, d’entraide et de protection sociale pour ses adhérents, ainsi que son action en faveur des territoires.

L'intérêt du régime spécifique de la MSA justifié à l'occasion de l'assemblée générale de la structure
Elus et assistante sociale de la MSA ont témoigné de l'action de la structure en faveur des territoires, à l'occasion de l'assemblée générale tenue à Aoste le 12 févier.

« Le mutualisme, c’est le sentiment d’appartenir à une institution favorable à ses adhérents. Le mutualisme, c’est notre feu sacré, notre force », indique Anne Gachet, présidente de la vie mutualiste à la MSA des Alpes du Nord, à l’occasion de l’assemblée générale de la structure. Organisée le 12 avril, à Aoste en Isère, la rencontre fut l’occasion pour ses responsables de marteler leurs convictions concernant l’intérêt de l’action sanitaire et sociale de la structure pour ses adhérents, de leur naissance à la retraite.
« Le monde agricole a des spécificités sectorielles fortes -risques professionnels accrus, rythme de travail atypique, grande disparité de revenus, isolement géographique- qui ont justifié l’existence d’un régime spécifique », indique Thierry Manten, premier vice-président de la caisse centrale de la MSA. Selon lui, « la MSA est une composante essentielle du projet agricole français, le seul régime qui puisse répondre aux attentes et aux besoins de nos adhérents dans un contexte de transformation de l’agriculture. C’est un modèle unique, envié de protection sociale ».
Pour autant, les représentants du régime estiment qu’il n’est pas suffisamment connu et reconnu. « Les actions menées devant différentes caisses de France pendant les blocages du monde agricole en janvier dernier en sont la preuve. Beaucoup nous voient seulement comme un collecteur d’impôts. Alors que notre institution est bien plus qu’un simple relais des pouvoirs publics. Nous devons davantage faire connaître nos actions », poursuit Thierry Manten.
Et celui-ci de citer la revalorisation des petites retraites des exploitants et de leurs conjointes, la prise en charge des cotisations, le déploiement du Tesa (1) simplifié, ainsi que le financement de l’aide au répit, la mise en place de cellules de crise, l’accompagnement des éleveurs dans la prédation du loup, le travail sur l’observatoire des fragilités agricoles…

Mal-être agricole

Les responsables de la MSA des Alpes du Nord ont aussi mis en avant l’action de proximité de la structure. Grâce à différents témoignages, ils ont présenté le rôle des sentinelles en matière de prévention du mal-être agricole.
Comme l’explique Françoise Thévenas, la présidente, « les sentinelles sont des acteurs de terrain formés à détecter les situations difficiles et à orienter les exploitants comme les salariés, vers nos services afin que nous puissions déclencher nos accompagnements. En 2023, nous en avons formé 137, ce qui porte à plus de 400 dans les trois départements le nombre de personnes en capacité de détecter les adhérents vulnérables ». Cela a permis au service social de se saisir de 84 signalements de risque suicidaire.
Mireille Blanc-Gonnet, déléguée en Savoie, est l’une de ses sentinelles. Elle qui a vécu neuf décès dans son territoire, dont sept suicides, ne veut plus voir cela et attend que tout le monde s’épaule pour éviter ces drames. Concrètement, elle a pu venir en aide à un exploitant submergé par les difficultés et grâce à son action, commune avec celle des pompiers et des voisins, a pu éviter le pire.

Des jeunes créatifs

La MSA a aussi été présentée comme animateur du monde rural. Avec la réalisation du guide « Des voix des champs », en partenariat avec le Comité de territoire du sud-Grésivaudan et la MFR de Chatte, la structure s’est engagée pour donner la parole à ceux qui parlent le mieux d’agriculture : les agriculteurs.
« Ce document est un formidable moyen de faire de la pédagogie », estime Anne Gachet. Enseignante à la MFR de Chatte, Emilie Thobie a beaucoup apprécié ce projet qui a permis aux jeunes de rencontrer les agriculteurs, les organismes professionnels agricoles, de façon à ce qu’ils puissent directement poser leurs questions.
Quant à Laurent Piat, président du territoire Bièvre-Sud-Grésivaudan de la MSA, qui a accompagné les élèves du collège de La Côte-Saint-André dans leur travail sur le devoir de mémoire, récompensé dans le cadre de l’appel à projets jeunes, il a « ressenti surprise et bonheur en découvrant le travail de ces jeunes, créatifs, entreprenants, responsables et matures. Ils incarnent toutes les valeurs que nous souhaitons pour les territoires ruraux », a-t-il indiqué.

(1)   Titre emploi service agricole

Isabelle Brenguier

Les délégués, acteurs de la protection sociale
Les délégués de la MSA ont directement été interpellés pour témoigner de leur rôle pour les adhérents.
Réseau

Les délégués, acteurs de la protection sociale

L'action des délégués de la MSA est jugée indispensable pour le bon fonctionnement de l’organisme vis-à-vis de ses adhérents.

« La MSA, c’est un sigle qui signifie Mutualité sociale agricole. C’est vrai. Mais c’est d’abord vous. Vous, les délégués », a déclaré Anne Gachet, présidente de la vie mutualiste à la MSA des Alpes du Nord, en s’adressant directement aux élus de territoire, à l’occasion de l’assemblée générale de la structure le 12 avril à Aoste.
Les responsables de l’organisme ont tenu un discours dynamique et offensif sur leur importance dans le fonctionnement de la structure.
A commencer par Anne Gachet. « Bien sûr que notre action est utile, indispensable même. Nous sommes là pour faire le lien entre le terrain et l’institution. Notre action en tant qu’élus représente 6 135 heures de travail bénévole. Ce n’est pas rien. Avec 236 actions menées dans les territoires, qui ont bénéficié à 12 000 personnes, nous portons un bilan positif », a-t-elle revendiqué.
Françoise Thévenas, la présidente, est allée dans le même sens : « en tant que délégués, vous êtes les porte-paroles de nos adhérents et de nos concitoyens, les garants de la mise en œuvre des valeurs que nous portons, en veillant à ce que chaque agriculteur, chaque travailleur rural et leur famille bénéficient d’une protection sociale adaptée à leurs besoins. Votre rôle est essentiel pour les informer et les guider dans leurs interactions avec la MSA. Tous ici faites la démonstration qu’un régime de protection sociale professionnel est la réponse appropriée pour accompagner les mutations du monde agricole, son adaptation au changement climatique et développer sa résilience face à la crise ».
Evoquant les prochaines élections, Thierry Manten, premier vice-président de la caisse centrale de la MSA, a enjoint l’assemblée à se mobiliser pour se présenter comme délégué… et voter.
« Les pouvoirs publics nous observent. « Plus les votes seront nombreux, plus le régime aura une assise », a-t-il souligné.

IB

Atteindre les 85 %
Fabien Champarnaud, le directeur de la MSA des Alpes du Nord.

Atteindre les 85 %

Au cours de son assemblée générale, la MSA a été interpellée à plusieurs reprises sur les délais d’attente que doivent supporter les adhérents pour joindre les opérateurs. Ils les jugent bien trop longs. Le directeur de la structure, Fabien Champarnaud, a expliqué que la MSA recevait chaque année de très nombreux appels.
« Pour être précis, 171 684 en 2023 », a-t-il indiqué. Il a concédé que : « seulement 75,2 % avaient abouti. En réponse, nous avons embauché quatre nouvelles personnes ; cela a permis de faire passer ce taux à 85 % sur les deux derniers mois. L’objectif est de poursuivre cette amélioration. Et petit conseil des opérateurs : pour joindre la MSA, il vaut mieux éviter le lundi au profit de la fin de semaine, et privilégier le temps du déjeuner. Entre 12h et 14h, il y a moins d’appel », a-t-il indiqué.
Et pour joindre le service des assistantes sociales dans le cas de graves situations, il faut composer le 07 79 62 89 21.
« La retraite, cela se prépare. Cela s’anticipe ». C’est le message qu’a fait passer Fabien Champarnaud lors de l’assemblée générale. « Il faut impérativement le faire plus de quatre mois avant l’échéance », a-t-il prévenu.
Interpellé par Jérôme Crozat, délégué MSA et président de la FDSEA de l’Isère, au sujet des « appels de cotisations surévalués qui contraignent les agriculteurs à jouer le rôle de banquiers », Fabien Champarnaud a reconnu qu’« il était difficile d’avoir un outil adapté au monde agricole et qu’il y avait en effet un dysfonctionnement du téléservice. Normalement, une correction devrait être apportée ».

IB

Les délégués récompensés

Les délégués récompensés

La MSA des Alpes du Nord a mis à l'honneur les délégués des territoires venus en plus grand nombre à l'assemblée générale. Il s'agissait de ceux du Nord Dauphiné, du bassin Annécien et de la Bièvre-Sud-Grésivaudan.