Tourisme vert
L’agritourisme, un élément essentiel du Pays voironnais

Isabelle Doucet
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Le Pays Voironnais s’apprête à réviser son schéma touristique et réaffirme la place stratégique de l’agritourisme.

L’agritourisme, un élément essentiel du Pays voironnais
Séverine Chère, responsable du pôle communication de l’Office de tourisme du Pays voironnais, Jean-Yves Penet, vice-président en charge de l’économie locale, de l’agriculture et du tourisme, et Nathalie Quéroué, directrice du service tourisme lors de la présentation du futur schéma touristique.

Le Pays voironnais possède quelques locomotives touristiques, comme le lac de Paladru ou les caves de Chartreuse, et bien des trésors cachés dans les communes.
Pour valoriser et mettre tout ce patrimoine en cohérence, l’intercommunalité ouvre le chantier de son nouveau schéma touristique, que les élus souhaitent au plus près des attentes des communes. 



Le secteur de la communauté de communes se distingue par un tourisme vert de pleine nature, dont « l’agritourisme est un élément essentiel », souligne Jean-Yves Penet, vice-président en charge de l’économie locale, de l’agriculture et du tourisme. « Nous travaillons à la constitution de filières dans le cadre d’une économie circulaire et de circuits courts, ajoute le vice-président. Et nous souhaitons lier ces productions locales à l’attractivité générale du territoire. »
D’ici quelques mois, fleuriront dans les offices de tourisme des corners avec des produits du terroir, « dont certains produits de la marque IsHère car le Pays voironnais est partie prenante du Pôle agroalimentaire », indique l’élu.



Ces productions seront associées à « l’offre emblématique du territoire que sont les produits fabriqués par le chocolatier Bonnat, les biscuits de l’Abbaye de Chalais, les concentrés Antésite ou les liqueurs de Chartreuse », reprend Nathalie Quéroué, la directrice du service tourisme du Pays voironnais. 

Visite de ferme autonome

Entre ces ambassadeurs, les producteurs, les sites et les différentes pépites qu’abritent les villages, il y a « une offre à construire », poursuit la responsable. « Aujourd’hui, nous ne répondons pas à la demande. Nous souhaitons mettre en scène le territoire. » 
Elle ajoute : « Nous ne partons pas de zéro avec la production locale. Les agriculteurs sont partenaires de l’Office de tourisme et nous éditons déjà un Guide des saveurs d’ici. De plus nous mettons en place un outil pédagogique de visite de ferme de façon autonome à destination des plus jeunes. Quatre exploitations qui font de la vente directe sont déjà équipées. C’est un dispositif à développer. Les services tourisme et agriculture travaillent en synergie. Nous faisons aussi la promotion des événements qui ont lieu dans les fermes ».

Ceux qui y vivent, ceux qui y viennent

Le tourisme en Pays voironnais se caractérise par une fréquentation de proximité.
70% de la clientèle est issue d’Auvergne-Rhône-Alpes. Le compteur du belvédère de Chalais affiche 1 000 visiteurs par jour en saison. Les offices de tourisme de Charavines et Voiron accueillent respectivement chaque année 30 000 et 20 000 personnes.
Quant au futur musée archéologique du lac de Paladru, dont l’ouverture est reportée à 2022, il devrait attirer entre 20 et 30 000 visiteurs par an.
« Nous parlons autant de loisir que de tourisme », reprend Jean-Yves Penet. Le futur schéma est à destination aussi bien des personnes qui vivent dans le Pays voironnais que de celles qui y viennent. « Les aménagements seront faits pour profiter à la population », assure le vice-président.
Il convient ainsi de répondre à la demande croissante d’activités de loisirs pleine nature et à la surfréquentation de certains lieux. « Le lac est un point d’attraction fort, de même que tout le réseau des chemins de randonnée », note-t-il. Le site attire 30 000 baigneurs chaque année.

La Valdaine, Tullins et la V63

Le pays voironnais se donne six mois, à partir de janvier 2022, pour établir un diagnostic territorial, définir des orientations stratégiques et les traduire en fiches actions sur cinq ans.
Il devra répondre aux besoins du territoire tels qu’un travail sur le fonctionnement général du site de Paladru, l’élaboration de partenariats pour l’animation culturelle et sportive, la définition de Voiron comme ville porte, l’analyse de l’offre en hébergement et en services de loisirs ainsi que la complémentarité avec les territoires voisins.
Il y a aussi des attentes, portées par les communes et les bassins de vie que le diagnostic permettra de faire remonter. C’est le cas de la Valdaine ou du secteur de Tullins qui affichent leur volonté de valoriser leur territoire et leur patrimoine, mais aussi de Voiron désireuse de construire du lien et des itinéraires de visite entre tous les acteurs locaux. 
Enfin, le schéma fera la part belle aux modes de déplacement doux, en mettant par exemple l’accent sur la V63, la vélo-route, alternative à la ViaRhôna, qui relie le lac du Bourget au Pont-de-l’Isère, par la vallée de l’Isère. 

Six mois de réflexion

« L’orientation générale est celle d’un tourisme durable », avance Nathalie Quéroué.
Il s’articulera autour de la valorisation des circuits courts, la revitalisation par l’économie, s’attachera à la préservation de l’environnement et à la bienveillance envers les habitants comme les touristes.
La stratégie devra répondre à toutes les interrogations, rappelle Jean-Yves Penet : « Qu’existe-t-il ? Peut-on faire mieux ? Comment faire autrement ? » Au terme de ces six mois de réflexion, les élus, les communes, les habitants, les acteurs du tourisme et les techniciens, remettront leur copie en ayant défini leurs objectifs en termes d’identité touristique, de public cible et de priorités d’actions. Elles seront intégrées au budget du Pays voironnais 2023.

Isabelle Doucet 

Agritourisme / Une meilleure visibilité pour les fermes
Les panneaux pédagogiques des Jardins du coteau à Saint-Cassien.

Agritourisme / Une meilleure visibilité pour les fermes

Les Jardins du coteau à Saint-Cassien et le Domaine des Alpins à La Buisse ouvrent ponctuellement leurs portes au public.

Le paysage agricole du Pays voironnais est riche de 306 exploitations qui emploient 600 actifs, soit 2% de la population active. Le potentiel agritouristique y est donc très important. Ainsi, tous les ans, le Pays voironnais organise des journées portes ouvertes avec des animations gratuites afin de créer du lien entre producteurs et consommateurs. 
« Les ouvertures au public sont assez ponctuelles », reconnaît Alain Prost-Tournier, installé en maraîchage à Saint-Cassien avec son associée Isabelle Hibon. Les Jardins du coteau proposent deux jours de vente à la ferme, de sorte que l’accueil du public y est régulier mais se limite à la vente, même si l’un des agriculteurs se montre toujours disponible pour répondre aux – nombreuses – questions de la clientèle.
« Une fois par an, avec le Pays voironnais ou la chambre d’agriculture, nous organisons une porte ouverte en nous appuyant sur un événement existant », explique le maraîcher. Ce temps fort attire toujours beaucoup de monde. 

Panneaux ludiques

Les Jardins de Saint-Cassien font aussi partie des quatre premières exploitations qui ont bénéficié de l’installation de panneaux pédagogiques. Cette initiative du Pays voironnais permet de découvrir sous forme ludique les activités de la ferme : biodiversité, atelier poules pondeuses, cycle des cultures… Il est assorti de petits questionnaires, de sorte que les familles, au moment des créneaux de vente directe, peuvent aussi visiter librement la ferme. 
C’est une démarche qui intéresse aussi Sébastien Bénard, viticulteur à La Buisse, installé avec sa compagne, Julie Bernadou, apicultrice. On retrouve leurs productions sous les noms du  Domaine des Alpins et Ô Rucher de Julie. Ils disposent d’un petit local de vente, mais verraient bien l’exploitation se doter d’un caveau et de panneaux de visite.

« Il y a intérêt, en viticulture, à capter du monde et avoir une approche locale », insiste Sébastien Bénard. Il lui importe « de rendre compte de ce qu’on fait et des difficultés que l’on rencontre dans le milieu agricole en secteur périurbain ».
Il reconnaît le travail engagé par l’intercommunalité et l’Office de tourisme pour donner de la visibilité aux exploitations. « Cela peut nous aider à développer des circuits de visite en autonomie et contribuer à améliorer la visibilité des producteurs. »
Les exploitants agricoles participent aussi aux journées portes ouvertes organisées dans les fermes. « Et nous allons accueillir un concert pour le festival de jazz, le 21 mars », annonce Sébastien Bénard. « C’est plus facile de devenir un lieu accueillant au coup par coup car on peut s’organiser, considère le viticulteur. Car ce qui est difficile, c’est d’être présent au quotidien. »

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Un nouveau site 

Le site de l’Office de tourisme du Pays voironnais fait peau neuve. Plus ergonomique, notamment dans son accès depuis les smartphones, on le retrouve désormais à l’adresse tourisme.paysvoironnais.com. 
Cette évolution répond à plusieurs nécessités. Il convenait d’éviter les problèmes de navigation avec le site de la communauté de communes. Tous les noms de domaine relatifs au Pays voironnais sont désormais en .com
De plus, pour rendre l’accès aux différents outils plus homogène, tous répondent à un même cahier des charges, qu’il s’agisse du site institutionnel, du Grand angle, de l’Office de tourisme ou de la bibliothèque. 
« Nous avons constaté que 70% des consultations du site se faisaient par smartphone », indique par ailleurs Séverine Chère, responsable du pôle communication de l’OT du Pays voironnais. C’est pourquoi cet usage-là a été privilégié dans la refonte du nouveau site. L’outil se veut exhaustif, recensant prestations et événements avec des offres réservables en ligne.