COP
Planification écologique : Les régions mises à contribution

La conférence des parties (COP) régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes a été lancée à Lyon le 21 décembre en présence du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu et du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.

Planification écologique : Les régions mises à contribution
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique lors du lancement de la conférence des parties (COP) d’Auvergne-Rhône-Alpes, le 21 décembre. ©MCSB

Après la Normandie et la Bourgogne-Franche-Comté, le lancement des conférences des parties (COP) régionales sur la planification écologique s’est poursuivi le 21 décembre à Lyon. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ont posé les premiers postulats de cet exercice qui doit permettre régionalement, en rassemblant l’ensemble des parties prenantes, de définir les leviers d’actions alignés avec les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de préservation de la biodiversité. Les territoires ont jusqu’au mois de juillet prochain pour plancher sur la question. Auvergne-Rhône-Alpes représente 12 % de l’objectif national de réduction des émissions.

Pour le ministre, une chose est certaine : les défis de la planification écologique ne se relèveront pas sans les territoires. « Si nous n’embarquons pas la population, il n’y aura pas de transition écologique. Il faut convaincre, mettre les moyens, dresser un chemin et expliquer pourquoi nous faisons cela », a clamé Christophe Béchu en ouverture de cette COP avant de spécifier lors d’un micro tendu en fin de réunion : « Nous sommes face à un défi qui n’a pas d’équivalent. Pour le relever, il faut l’alliance de l’État et des territoires. Nous avons besoin de règles nationales et de s’appuyer sur le terrain. Je suis venu, aujourd’hui, donner le cadre national et savoir quel est le cadre régional. Faites-moi remonter les idées. Valoriser les bonnes pratiques, montrer ce qui fonctionne c’est aussi, peut-être, sortir d’une éco-anxiété qui est parfois auto-alimentée. Il faut que l’on montre que c’est possible, que c’est obligatoire et que nous pouvons y arriver. Notre pays et nos territoires ont des atouts. »

En Auvergne-Rhône-Alpes

Un appel du pied entendu par le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, pour qui « il faut adapter aux territoires les défis de la transition pour faire évoluer les choses. Il faut ramener de la production sur notre territoire et arrêter d’importer les produits que l’on fait dans des conditions qui ne respectent pas du tout l’environnement ». Sur ce territoire, la COP ne partira pas d’une feuille blanche. En effet, plusieurs actions ont d’ores et déjà été lancées autour notamment de grands projets ferroviaires et de mobilités et d’énergie décarbonée. Difficile en Auvergne-Rhône-Alpes de parler planification écologique sans évoquer le sujet de la zéro artificialisation nette. Si Laurent Wauquiez a évoqué « une belle idée sur laquelle nous travaillons tous », il a également appelé à ne pas nier la démocratie locale et à entendre les élus des territoires. Les deux hommes ont convenu de regarder ensemble les sujets bloquant notamment sur la méthode.

Baisser les importations

Face à ces enjeux écologiques, l’agriculture semble, par nature, être en première ligne et, sur le papier, peiner à relever le défi. Et les raisons évoquées par le ministre sont limpides. Si l’industrie semble en effet avoir réussi à diminuer ses émissions c’est surtout grâce à la délocalisation et non à des efforts. « Aucune décision de planification écologique ne peut écarter la conséquence des reports d’émission, si on interdit des choses chez nous et qu’on les provoque ailleurs. C’est ce qui explique que la pente et les efforts demandés en termes de décarbonation à l’agriculture soient aussi minces en pourcentage. » Ainsi, concernant l’agriculture, Christophe Béchu a affirmé que la priorité reposait sur une baisse des importations et qu’il fallait faire en sorte de conforter une filière qui « est à la fois plus attentive à la biodiversité et à l’environnement et qui rend des services y compris en termes de stockage (prairie, alpage…) ». En entendant ces grands mots, le président de la chambre régionale d’agriculture, Gilbert Guignand, a fait état de son attente de les voir transformer en actes. De son côté, le président de la Coopération agricole régionale, Patrice Dumas, a appelé l’État à mettre en place un « choc de compétitivité et de simplification ».

Marie-Cécile Seigle-Buyat