L’Union Top Semence a annoncé par communiqué le lundi 3 février, un plan de restructuration pour renouer avec une croissance durable. Une réorganisation qui entraîne des incidences importantes sur le plan social.

« La contraction des marchés dans l’Union européenne et l’instabilité persistante des marchés en Europe de l’Est conduit les semenciers à réduire leur volume de production. Cette tendance a placé Top Semence dans une situation de surcapacité industrielle qui a engendré des difficultés économiques. Après une analyse des perspectives et des enjeux structurels, le conseil d’administration de Top Semence a décidé d’engager un plan d’adaptation pour faire face à ces difficultés économiques et assurer la pérennité de l’entreprise », apprend-on ce lundi 3 février.
Contacté par nos soins, Lionel Eydant, président de l’Union de coopératives Top Semence depuis janvier 2023, explique : « Ce plan de restructuration s’avère nécessaire pour maintenir Top Semence. Il est la conséquence d’une multitude de facteurs : impact de la guerre, mauvaise gestion lors des années précédentes, baisse de surfaces en productions semences… » Pour faire face aux difficultés économiques, Top Semence doit faire des concessions. « Nous avons d’abord fait le choix de rationaliser notre portefeuille d’espèces produites et de sacrifier celles qui n’étaient plus assez rentables pour la structure. Nous allons nous recentrer sur les hybrides (maïs, tournesol, colza), les céréales à paille et le soja. Nous continuons la partie bio uniquement au champ, mais nous n’allons plus dédier une ligne industrielle pour cela », explique-t-il.
Le CEVR va fermer ses portes
Par ailleurs, Lionel Eydant annonce l’arrêt des activités industrielles et la mise en vente du site de La-Côte-Saint-André (Isère), mais aussi celui du centre d’expérimentation de la vallée du Rhône (CEVR) basé à Montboucher-sur-Jabron (Drôme). Ce site expérimental, créé au domaine de la Vesc dans les années 1950, permettait aux techniciens de Top Semence d’effectuer des essais et des travaux de recherche sur près de 40 hectares, et ainsi développer la gamme d’espèces produites. « Les travaux de recherche ne vont pas s’arrêter pour autant : nous avons gardé quelques hectares à la Vesc (cinq, NDLR), puis nous pourrons toujours en faire en prestations si besoin », précise le président. Les terres du CEVR, préemptées par la Safer, seront donc vendues.
Dans ce contexte de fermeture de sites, une soixantaine de postes sera supprimée, soit près de la moitié de l’effectif de Top Semence ! « Nous serons particulièrement attentifs à la qualité de l’accompagnement des salariés concernés par ces licenciements économiques, précise Lionel Eydant, mais nous n’avons pas d’autres choix si nous voulons assurer la pérennité de Top Semence. Il nous tient à cœur de maintenir une activité semencière pour les producteurs installés dans le quart Sud-Est de la France. »
Amandine Priolet