Exposition
L'origine de la guerre

Isabelle Doucet
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Le photographe Gilles Galoyer expose à Pont-de-Claix jusqu’au 4 juin avec des clichés russes définitivement prémonitoires.

L'origine de la guerre
"Il hope the Russians love their children too", par le photographe Gilles Galoyer.

« Cette expo, je l’ai faite d’un seul trait, tant je me sens concerné ». Le photographe grenoblois Gilles Galoyer (Studio Jamais vu !) présente son exposition « L’origine de la guerre » jusqu’au 4 juin à La Passerelle des arts (1) à Pont-de-Claix. Ses images sont prémonitoires.
Il effectue plusieurs voyages en Russie en 2016 et en rapporte un certain regard critique captant dans son objectif autant de signes d’idolâtrie et de déballage militariste qui interrogeaient avant d’inquiéter.
« Lors de mon dernier voyage en Russie, il neigeait, je me suis laissé séduire par l’ambiance ouatée pourtant, tous les signes avant coureurs étaient là », reprend le photographe.

Objet dérisoire, objet prémonitoire

Il propose 23 clichés, dont la moitié sont des prises de vue soviétiques qui ne laissent aucune place à l’ambiguïté. Le photographe capte ainsi dans son objectif un enfant sur les épaules de son père face à un avion Mig, qu’il légende « Il hope the Russians love their children too », des paroles du chanteur Sting que nul n’aurait souhaité voir se confronter à la réalité.
Et puis, il y a la Patriot Box, objet dérisoire, objet prémonitoire. En y regardant de plus près, on comprend que l’artiste a eu son regard attiré par un étrange distributeur, celui de goodies à l’effigie de Poutine.
« Ces images sont le reflet de la non-culture de la démocratie », dit encore Gilles Galoyer.
Et, comme un clin d’œil aux Pussy Riot, ce groupe de musique féministe punk qui a chèrement payé son combat en faveur du droit des femmes en Russie, Gilles Galoyer ponctue son exposition de photos de Drag-Queens.
Le contraste est saisissant entre l’exubérance de ces artistes et les clichés d’un pays sous contrôle.
« L’idée de confronter notre liberté d’expression avec ce qui est honni par l’actuel pouvoir russe s’est imposée à moi », dit encore le photographe.
Une exposition à ne pas manquer.

Isabelle Doucet

(1) Moulins de Villancourt à Echirolles/Pont de Claix