Bernard Michon se présente dans le canton du moyen Grésivaudan en binome avec Flavie Rebotier. Conseiller départemental sortant et président de l’Espace Belledonne, il veut prendre à bras-le-corps une transition nécessaire.

Bernard Michon est catégorique sur l’autonomie alimentaire du territoire. Oui, il faut la retrouver mais elle ne se résume pas en la simple mise en place de circuits courts. « Dans la région Rhône-Alpes nous avons des départements qui produisent de tout et en quantité, analyse-t-il. Donc nous devons mailler le territoire et nous appuyer sur ces potentiels ». L’entrée uniquement départementale serait donc un peu restrictive. « Il faut veiller bien sûr à accompagner les circuits courts, il y a de la demande, mais aussi les circuits longs qui peuvent écouler localement. D’ailleurs la commande publique peut orienter les choses et pour nous, il faut que nous passions au 100% bio ». Il verrait favorablement un accompagnement du Département en faveur de points de vente de produits issus des circuits longs, « la grande distribution posant trop de problèmes aux producteurs ».

Construction alimentaire

Pour atteindre ces objectifs, il est nécessaire de mettre en place des plans alimentaires territoriaux. Et même des plans intercommunaux. « Le Département aurait intérêt à travailler avec la métropole grenobloise et les intercommunalités au sein du PAIT émergent. C’est un vrai travail de construction à côté duquel se tient le Département. Il faudrait davantage renforcer le partenariat. Les PAIT sont de vrais contrats de territoire qui tracent des objectifs à moyen terme. Le pôle agro-alimentaire doit amener des solutions concrètes à l’intérieur de ces projets pour faire avancer les choses. »

Pour atteindre cette autonomie alimentaire, il faut une agriculture bien présente. Le foncier doit donc être protégé et Bernard Michon voit dans les PAEN un bon outil de protection. « Je suis agréablement surpris par l’approche qu’a eu le Département au regard de cette question. Si ce sont de bons outils, leur portée ne dépend que de ce que l’on y met. C’est un document de protection des terres productives, mais c’est aussi un projet qui doit être défini. » Et en la matière, la vallée du Grésivaudan conquise par le maïs, « production trop favorisée par la politique agricole européenne », devrait « laisser une place plus importante aux cultures maraîchères pour nourrir les bassins de consommation autour ».

Tourisme en recul

Le paysage est un attrait pour le tourisme. Sur ce sujet, Bernard Michon estime que « nous avons fait un recul de six ans en arrière, car la diversification touristique récemment annoncée par le Département a été balayée par la majorité sortante quand elle a pris le pouvoir. Et balancer des millions ne résoudra rien. On retombe dans une politique de guichet. Il faut avant tout s’appuyer sur l’intelligence locale pour élaborer des projets globaux dans un territoire que l’on accompagne. Tout doit partir du territoire. Surtout que les zones touristiques devraient connaître de nombreuses installations permanentes dans les 20 ans qui viennent en raison des changements climatiques et des évènements type Covid. Une répartition de la population va s’opérer dans les territoires. Il faut en tenir compte ».

 

Jean-Marc Emprin
Sur terredauphinoise.fr

Bernard Michon évoque la situation de la forêt au regard du changement climatique et donne son avis sur la désertification médicale.