Apiculture
Le rucher école décolle

La toute jeune association pour le développement de l'apiculture à Vinay a extrait le miel de son rucher école en public.
Le rucher école décolle

281 kg, c'est le poids de la récolte de miel du rucher école des adhérents de la toute jeune association pour le développement de l'apiculture à Vinay (Adav).

Elle organisait, samedi 11 juillet, une séance d'extraction en public au Grand séchoir. Operculeuse, centrifugeuse, seaux, presse : tout le matériel rassemblé par les adhérents était réuni dans la salle d'exposition du site, vitrée sur trois pans, afin que chacun puisse suivre les différentes étapes de l'opération.
« Nous faisons deux récoltes par an, explique Romain Vives, apiculteur amateur et passionné. Les dernières grandes miellées sont la châtaigne et le tilleul. »

Les hausses avaient été ramassées le matin sur le site école du château de Montvinay où l'association a placé une quinzaine de ruches.

Douce et travailleuse

Les visiteurs sont nombreux et curieux. Les questions fusent tandis que les membres de l'association expliquent patiemment comment vivent les abeilles, de quelle manière fonctionne un rucher.

« Quelle est la production d'une ruche ? », interroge une visiteuse. « En une semaine, elles peuvent remplir une hausse », assure Romain Vives. Sachant qu'une hausse, ce sont neuf ou dix cadres à raison de deux kilos de miel par cadre en moyenne : oui, les abeilles sont travailleuses.

« Comment sait-on que l'on fait un miel spécifique ? », poursuit l'interlocutrice. « Par exemple, si l'on veut du miel de lavande, on laisse la ruche pendant une semaine dans un champ de lavande, répond l'apiculteur. Mais si on laisse une ruche dans un endroit sur une période longue on obtiendra du miel de fleurs », parce que l'abeille aura eu le loisir de butiner plusieurs espèces.

Romain Vives ajoute : « Le miel de printemps est fleuri et sucré, tandis que celui de fin de saison est goûtu et corsé. »

Quant au miel bio, répond l'apiculteur, « il a été fabriqué par des abeilles qui ont butiné des fleurs bio ». Il faut donc que l'environnement soit exempt de traitement et le rucher également. Une abeille peut parcourir jusqu'à 2,5 km, mais son rayon d'action est plutôt de 800m.

On apprend aussi que la variété présente à Vinay est l'abeille buckfast, « douce et travailleuse », contrairement à l'abeille noire, très répandue, mais plus agressive.

Partage d'expérience

« Les adhérents de 2019 ont tous plus d'abeilles que l'an passé, se félicite Bruno Convert, le président de l'association. Le partage d'expérience permet de s'enrichir. »

Et la récolte est à la hauteur des espérances, signe que les abeilles se plaisent à Vinay, au pays de la noix.

 

 

Avec les apiculteurs de Vinay from isa on Vimeo.

 

 

Les hausses sont d'abord pesées puis les cadres sont passés à l'operculeuse afin de retirer la pellicule de cire qui recouvre les alvéoles. Elles sont ensuite mises dans la centrifugeuse dont le miel est tiré avant d'être filtré. Il faudra attendre 15 jours avant que toutes les particules remontent et que le miel puisse être mis en pot. Et, pays de la noix oblige, on a mobilisé un petit pressoir à noix pour extraire le miel résiduel des opercules et presser des pains de cire qui seront de nouveaux utilisés.

Isabelle Doucet
Technique /

L'encagement de la reine

Créée en 2019 par Bruno Convert, Jean-Jacques Sibut et Pierre Girard, l'association pour le développement de l'apiculture à Vinay complète l'action du Syndicat apicole dauphinois dans le Sud-Grésivaudan.
L'Adav permet de répondre aux besoins de la quarantaine d'apiculteurs amateurs du secteur, notamment en termes de formations qui sont assurées par Bruno Convert, nuciculteur, apiculteur et formateur.
Samedi 11 juillet, la journée extraction a été précédée par une matinée dédiée à l'encagement de la reine.
Il s'agit d'une méthode naturelle de lutte contre le varroa, un ravageur qui décime les ruches depuis plusieurs années.
L'objectif est de juguler la ponte de la reine pendant 24 jours afin de générer un vide sanitaire dans la ruche.
Le parasite se développe dans les cellules où il y a des œufs.
Enfermer la reine en fin de saison l'empêche de pondre et fait baisser la pression du varroa. Car cet acarien se fixe sur l'abeille, se nourrit de son sang, l'hémolymphe, et provoque le dépérissement de la ruche.
L'élimination du couvain s'accompagne du traitement de la ruche à l'acide oxalique. Mélangé à de l'eau sucrée, l'acide est absorbé par les abeilles, qui à leur tour contaminent les varroas résiduels.
Cette méthode manuelle est possible à l'échelle d'apiculteurs amateurs qui possèdent quelques ruches. Car il convient d'identifier la reine pour chaque colonie, soit une abeille, certes un peu plus grosse, parmi 60 à 80 000 congénères. Pour la repérer, les apiculteurs tracent un trait de couleur sur l'abdomen de la reine.
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