Exposition
Récits de vie des Champollion aux Archives départementales

Morgane Poulet
-

Le 16 septembre, les Archives départementales de l’Isère ont inauguré leur exposition temporaire « Les frères Champollion, la correspondance dévoilée ».

Récits de vie des Champollion aux Archives départementales
L'exposition « Les frères Champollion, la correspondance dévoilée » se tiendra aux archives départementales de l'Isère jusqu'au 16 décembre.

Les Archives départementales de l’Isère, situées à Saint-Martin-d’Hères, ont inauguré le 16 septembre l’exposition « Les frères Champollion, la correspondance dévoilée ». A l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, les archives ont souhaité présenter la correspondance très riche entre Jacques-Joseph et Jean-François Champollion, une exposition visible jusqu'au 16 décembre 2022.
 
Collection hors-norme
 
Le fonds de la correspondance des deux frères est constitué de 60 volumes de lettres, de notes manuscrites, mais aussi d’imprimés et de pièces en tout genre. Il s’agit d’une collection particulièrement bien conservée et acquise par le Département de l’Isère en 2001, en même temps que la maison de Vif, qui est désormais l’actuel musée Champollion et onzième musée du département. Une sélection de sept volumes épistolaires est présentée aux visiteurs pour la toute première fois.
Ces archives ont été rassemblées et reliées à la fin du XIXe siècle par l’un des fils de Jacques-Joseph Champollion, Aimé Champollion-Figeac. Inventoriées depuis 2001 par les Archives départementales de l’Isère, en partenariat avec l’Association dauphinoise d’égyptologie Champollion (Adec), elles constituent un témoignage important de la vie culturelle, intellectuelle et politique de la première moitié du XIXe siècle.
Pendant longtemps, il a été communément admis que Jean-François Champollion avait à lui seul percé le mystère des hiéroglyphes. Mais l’exposition montre que sans son frère de douze ans son aîné, Jacques-Joseph, il n’y serait pas parvenu. Les correspondances, qui ont duré 25 ans, dépeignent ainsi l’intimité de ces chercheurs, mais également les liens forts qui les ont unis : à la mort de son cadet, Jacques-Joseph a défendu ses droits intellectuels afin que d’autres ne s’approprient pas les résultats obtenus.
Les volumes témoignent de la méthodologie employée par les Champollion pour venir à bout des hiéroglyphes, le 14 septembre 1822, mais aussi de leur vie au cours d’une période très troublée de l’histoire de France. De l’Empire à la révolution de Juillet 1830, les deux frères ont été surveillés par les autorités pour avoir été bonapartistes. Jean-François Champollion, en particulier, n’a jamais pu faire oublier ses positions anticléricales, son patriotisme et ses engagements politiques.
 
L’exposition
 
Pour rendre l’exposition vivante, des dispositifs audios ont été mis en place pour lire certaines des lettres que Jean-François et Jacques-Joseph Champollion se sont envoyées.
Une partie de l’exposition est également consacrée à la rencontre et aux liens des deux frères avec Joseph Fourier, préfet de l’Isère installé à Grenoble à partir de 1802. Ce dernier met en relation Jean-François Champollion avec des savants de la capitale pouvant lui prêter livres et documents pour ses travaux de recherche.
La numérisation de certains volumes est également en cours, et ce depuis la fin du mois de mars 2022. Les numéros 10 et 18 ont déjà été numérisés. Le premier, consacré aux échanges épistolaires entre les deux frères, concerne les lettres datées de 1807 à 1828. Le second volume concerne les courriers adressés par Jean-François Champollion à son aîné depuis l’Italie, la Nubie et l’Égypte, entre 1824 et 1830.
 
Les visites sont libres et peuvent être effectuées pendant les horaires d’ouverture des Archives.
Des visites guidées sont prévues les 1er octobre et 19 novembre, sur inscription à l’accueil des Archives.

Morgane Poulet