L’élevage subit depuis une vingtaine d’années un déluge d’idées reçues et de clichés simplistes, le plus souvent relayés par des personnes de bonne foi, hélas sans aucun recul ni culture scientifique. En voici quelques exemples…
1. L’élevage est synonyme de destruction de l’environnement
Un des mythes les plus répandus est que l’élevage détruit les écosystèmes. Pourtant, comme le rappelle le rapport du CGAAER, les pratiques d'élevage extensif, telles qu’elles sont largement pratiquées sur le territoire français, favorisent la biodiversité. Les pâturages entretenus par les animaux permettent de conserver des écosystèmes riches et variés. « Les élevages bien gérés jouent un rôle crucial dans la préservation des milieux naturels », affirme le rapport. Une affirmation étayée par l’évaluation agroécologique du modèle français avec la méthode internationale de la FAO : « L’élevage ruminant permet une excellente valorisation des matières organiques produites (fumier, pailles,…). La gestion collective des ressources génétiques est une force des systèmes français. La note obtenue pour la préservation de la ressource en eau est moyenne, traduisant des pratiques individuelles variables. Enfin, notre dépendance structurelle aux énergies extérieures diminue la note de cet axe, mais les économies d’énergies et la progression de la production d’énergie renouvelable sur la ferme devraient à l’avenir pouvoir compenser en partie cette dépendance. »
2. L'élevage ne contribue pas à la lutte contre le changement climatique
Au contraire, l'élevage peut être un allié dans la lutte contre le changement climatique. Les systèmes d'élevage qui adoptent des pratiques agroécologiques, comme la régénération des sols et le pâturage tournant, contribuent à stocker du carbone. Le rapport indique que « les pratiques durables en matière d'élevage peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en maintenant la production alimentaire ».
3. L'élevage est une activité non durable
Enfin, l'idée que l'élevage est intrinsèquement non durable est aussi à remettre en question. De nombreuses initiatives visent à améliorer la durabilité des systèmes d'élevage. Les éleveurs s'engagent de plus en plus dans des démarches de certification, visant à garantir une production respectueuse de l'environnement. Ces efforts témoignent d'une volonté de répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité et de durabilité. « l’élevage de ruminants est ancré dans les territoires, productif, efficient, à gouvernance familiale et à taille humaine. Il témoigne de la solidité du modèle social et humain français. Il offre sur les marchés une gamme diversifiée de produits animaux de haute qualité, génère de l’emploi, valorise les sols et les ressources locales en associant prairies et cultures, façonne une mosaïque de paysages et contribue à un environnement de qualité. Il progresse en continu, avec son réseau dynamique de recherche, innovation et conseil et prend en permanence en compte les enjeux du moment comme le changement climatique, la préservation de la biodiversité ou la souveraineté économique. », synthétise Emmanuel Coste, délégué aux relations internationales de la CNE.
AC