L’actu vue par Cyrille Madinier
Pour le président de l'association des maires ruraux de l'Isère, « le mandat de maire est le plus beau »
Cyrille Madinier, président de l’Association des maires ruraux de l'Isère, à l'occasion de l'assemblée générale de l'association, qui s'est tenue le 8 novembre à Savas-Mépin, dans le Nord-Isère, en présence de hauts fonctionnaires et d’élus du département (1).
Durant votre assemblée générale, vous avez mis à l’honneur l’action du Service départemental d’incendie et de secours de l’Isère (2). Pourquoi ?
« Les sapeurs-pompiers volontaires du Sdis ont une action très importante dans la vie quotidienne des communes. Leurs interventions dans les domaines de la sécurité civile, du secours aux personnes, aux biens et à l’environnement, sont indispensables pour nos concitoyens. Ils font partie de nos villages, nous en sommes fiers. Ce sont des personnes que l’on connaît, avec qui nous, les élus locaux, avons tissé un lien de confiance.
Pour réduire le déficit public, le gouvernement demande aux collectivités locales de réduire fortement leurs dépenses. Qu’est-ce-que cela vous inspire ?
Les communes rurales ne seront pas forcément les premières touchées. Mais nous sommes très attachées au département, qui est l’un de nos principaux soutiens. Aussi, les inquiétudes exprimées par Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l’Isère, à l’occasion du congrès des maires de l’Isère, nous semblent tout à fait légitimes. Nous sommes donc pleinement solidaires de son propos.
Les maires arrivent à la fin d’un mandat particulièrement difficile, qui a conduit nombre d’entre eux à démissionner. Comment vont les maires ruraux de l’Isère ?
L’exercice n’est pas tous les jours facile. Nous avons d’énormes responsabilités. Et nous sommes souvent seuls, nous n’avons pas de services supports. Alors que nous aurions tellement besoin de soutien, d’être reconnus à notre juste échelon. Nous sommes les élus de proximité, la première garde, garants de l’autorité, du vivre-ensemble. Nous sommes au plus près des habitants. Nous partageons leurs bonheurs et leurs malheurs. Pour moi, le mandat de maire est le plus beau, parce que nous voyons grandir les enfants, évoluer la commune, parce que nous accompagnons le tissu associatif qui est le premier lien avec les habitants.
L’agriculture est une composante économique importante du monde rural. En tant qu’élus ruraux comment voyez-vous ses difficultés ?
Les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs sont nombreux et complexes. Quand l’agriculture est morose, la ruralité est morose. Pourtant ils jouent un rôle primordial pour nous nourrir, pour embellir nos paysages, pour déneiger les routes, pour enlever un arbre tombé sur la route au milieu de la nuit… Il est de notre devoir, en tant que maillon de proximité, de veiller sur les exploitants, d’être en état d’alerte quand ils rencontrent des difficultés dans leur ferme. C’est aussi notre rôle de les accompagner dans leurs initiatives de vente directe. J’aimerai que pour la prochaine mandature, nos conseils municipaux comptent davantage d’agriculteurs. Nous pourrions mieux entendre leur voix ».
Propos recueillis par Isabelle Brenguier
(1) Laurent Simplicien, secrétaire général de la préfecture, Richard-Daniel Boisson, sous-préfet de l’Isère, Yannick Neuder, député de l’Isère, Damien Michallet, sénateur et Guillaume Gontard, sénateur, Anne Gerin, présidente du Sdis
(2) Sdis