COVID-19
Rouge ou vert : le déconfinement est différencié

Jeudi 7 mai est présentée la carte pour l’organisation du déconfinement à partir du 11 mai. La couleur du département, rouge ou vert, doit déterminer le niveau de relâchement des restrictions imposées depuis le 17 mars. Explications.
Rouge ou vert : le déconfinement est différencié

Alors que la France s'apprête à sortir progressivement du confinement dans laquelle elle est plongée depuis le 17 mars pour lutter contre la propagation du virus Covid-19, le ministère de la Santé présente ce jeudi sa carte du déconfinement. Celle-ci a été dévoilée le 30 avril, soit deux jours après le discours d'Édouard Philippe à l'Assemblée nationale, et affiche depuis une semaine des départements en rouge, en vert et en orange. Seules les deux premières couleurs sont retenues pour la carte du 7 mai.

 

Rouge ou vert, qu'est-ce que cela signifie ?

Déconfinement Covid-19 : le plan du gouvernement pour le travail, la santé, les écoles, les commerces, les transports et la vie sociale.
Devant les députés le 28 avril, le Premier ministre a insisté sur la progressivité du déconfinement, qui « s'accompagne d'une différenciation selon les territoires », a-t-il indiqué. « Nous espérons tous que d'ici le 11 mai, si le virus continue de circuler dans certains départements, sa présence sera très faible, voire nulle, dans d'autres. » D'où la proposition d'un cadre de déconfinement « adapté à la réalité de l'Hexagone comme de l'Outre-mer », a-t-il précisé. En d'autres termes cela voudra dire, pour les départements en rouge, que la circulation du virus restera élevée et pour ceux en vert, qu'elle sera considérée comme limitée.

 

Rouge ou vert, quels sont les critères ?Trois ensembles de critères ont été établis par la Direction générale de la Santé et Santé publique France, permettant d'identifier les départements où le déconfinement doit prendre une forme plus stricte. Il s'agit, comme l'a détaillé Édouard Philippe le 28 avril : du nombre de cas nouveaux dans la population de personnes atteintes par le virus ; du niveau de tension des capacités hospitalières régionales en réanimation et de l'efficience du système local de test et de détection des chaînes de contamination. « Concernant les capacités de tests dans la population, impossible pour l'instant de faire fonctionner ce critère : on ne connaît pas encore les capacités de chaque département », rapportait le journal La Montagne le 3 mai. Depuis le 30 avril, le ministère des Solidarités et de la Santé a donc publié quotidiennement une carte provisoire qui propose, à partir de la synthèse des deux premiers indicateurs, un classement des départements en vert, en rouge ou en orange. Cette troisième couleur n'avait pas été annoncée par le chef du gouvernement : elle a traduit jusqu'au 7 mai, la situation, intermédiaire, de départements ne présentant qu'un seul des deux critères favorables.

 

Quelles différences entre le rouge et le vert ?


La couleur du département doit indiquer le degré de relâchement des restrictions à partir du 11 mai. En d'autres termes : le rouge pour un cadre de déconfinement strict et le vert pour une forme plus souple. Dans les départements classés en vert, les parcs et jardins pourront rouvrir à partir du 11 mai, et les collèges pourront reprendre à partir du 18 mai, d'abord pour les classes de 6e et de 5e. Ces assouplissements ne seront pas possibles dans les départements classés en rouge, qui continueront d'appliquer des mesures strictes. Les écoles maternelles et élémentaires, en revanche, rouvriront bien le 11 mai, sur tout le territoire, mais de manière très progressive et sur la base du volontariat. Par ailleurs, quelle que soit la couleur du département, les mesures de distanciation physique, les gestes barrières, le port du masque obligatoire dans les transports, la fermeture des cafés, des restaurants, des salles de cinéma, des plages et des grands centres commerciaux s'appliqueront au moins jusqu'au 1er juin (voir infographie). Les festivals et toutes les manifestations sportives de plus de 5000 personnes ne seront pas autorisés non plus. Les déplacements des personnes resteront limités, sur tout le territoire, à 100 km autour de son domicile, sauf pour motif impérieux, d'ordre familial ou professionnel.

 

Et après le 11 mai ?


La carte présentée le 7 mai est censée « cristalliser » les situations des départements par rapport à la circulation du virus. Sauf nouvelle annonce de l'exécutif, cette situation devrait être établie pour la première phase du déconfinement, du 11 mai au 1er juin. Une nouvelle phase débutera le 2 juin, pour laquelle de nouvelles mesures entreront en vigueur.

Sébastien Duperay

 

 

 


En bref

État d'urgence sanitaire : prolongation jusqu'au 24 juillet

Le 2 mai, le gouvernement a déposé un projet de loi pour proroger, jusqu'au 24 juillet, l'état d'urgence sanitaire créé par la loi du 23 mars 2020. Sept articles composent le projet, qui complètent les dispositions en vigueur et autorisent la mise en œuvre des mesures nécessaires à l'accompagnement du déconfinement, a indiqué Édouard Philippe le 4 mai, à l'occasion de la présentation de son plan de déconfinement au Sénat.
Deuxième tour des municipales : une décision au plus tard le 23 mai
Dans son discours devant les sénateurs le 4 mai, le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé qu'il avait sollicité le matin même le Conseil de scientifiques, au sujet de l'installation des conseils municipaux élus et des conseils communautaires. « Sur ces deux questions-là uniquement, et sur la base de son avis, je remettrai au Parlement un rapport dans les plus brefs délais, qui permettra de dire si, et surtout quand, cette installation est possible, pour des conseils municipaux, qui, dans l'immense majorité des 30 000 communes concernées, ne comptent en général pas plus de quinze membres », a déclaré le chef du gouvernement. S'agissant du deuxième tour, « je crois qu'il faut encore attendre un peu », a-t-il prévenu. Édouard Philippe remettra au Parlement, au plus tard le 23 mai, le rapport qui déterminera s'il peut avoir lieu en juin. « Dans le cas contraire, nous devrions décider collectivement, d'une part, de sa date, et d'autre part, des modalités de son report, qui emporteraient avec lui un certain nombre de conséquences », a-t-il adressé aux sénateurs. Et de préciser que lui et son gouvernement consulteront très régulièrement « les associations d'élus et les groupes parlementaires pour préparer cette échéance ».