Festival Berlioz

Jouez jeunesse !

Un festival Berlioz placé sous le signe de la jeunesse et de l’Europe, comme un pied de nez à la morosité ou au romantisme du XXI^e siècle, c’est ainsi que Bruno Messina, le directeur du festival ⁽¹⁾, a imaginé cette nouvelle édition qui se déroulera du 17 août au 1^er septembre à La Côte-Saint-André.
« Car Berlioz se déclare comme un Européen », assure le directeur en confiant que le compositeur trouvait « la France des arts trop conservatrice ». Il y aura donc encore beaucoup de fougue et d’orchestres de jeunes pour les soirées symphoniques de cette fin d’été dans la Bièvre.
L’ouverture du 17 août, au château Louis XI de La Côte-Saint-André, sera d’ailleurs placée sous la baguette de Patrick Souillot, à la tête de la B.Oz académy et de l’Orchestre symphonique universitaire de Grenoble. Une soirée où « Berlioz fait son cinéma », Bruno Messina ajoutant qu’il avait « inventé son Hollywood en réformant l’orchestre où il donna aux cuivres et aux bois la même importance que les cordes ». Du générique de la 20 ^th Century Fox à l’air de La Grande vadrouille, tous les grands thèmes seront interprétés.
L’occasion, pour le directeur, de rappeler que le festival Berlioz se veut accessible dans sa politique tarifaire avec, par exemple, un billet unique pour la soirée d’ouverture, mais aussi le dispositif « Jusqu’à 15 ans, tu paies ton âge ».

Une symphonie de Beethoven par an

« Le 18 août sera donné un des plus grands concertos de Beethoven, l’Empereur, ainsi que la Symphonie fantastique de Berlioz », poursuit le responsable. Le festival accueillera pour la première fois l’Orchestre français de jeunes (OFJ) : 80 jeunes musiciens âgés de 16 à 25 ans sélectionnés parmi l’élite. Ils seront dirigés une dernière fois par le chef Michael Schøwandt, qui transmettra sa direction d’orchestre, à la fin du festival, à la cheffe Kristiina Poska. Cela se passera le 28 août pour « un grand voyage à travers l’Europe » avec Berlioz, Tchaïkovski et Schumann et la pianiste Elisabeth Leonskaja en guest star.
Le 19 août, « notre orchestre, le Jeune orchestre européen Hector Berlioz, jouera sur des instruments d’époque », s’enthousiasme Bruno Messina. Dirigé par le chef François-Xavier Roth, l’orchestre symphonique interprétera notamment Le Boléro de Ravel. « C’était presque un pari du compositeur : celui de décliner tous les instruments de l’orchestre sur un même thème, indique le directeur. C’est aujourd’hui l’œuvre la plus jouée au monde. »
« Vouloir croire encore à la musique dans ces conditions ». Bruno Messina souligne la venue de l’Orchestre symphonique des jeunes d’Ukraine, le 20 août, dirigé par Oksana Lyniv, avec le pianiste virtuose macédonien Simon Trpčeski.
Renaud Capuçon sera au violon et à la direction de l’Orchestre de chambre de Lausanne le 21 août pour la Symphonie n° 2 de Beethoven. Le maître et le festival ont un accord qui, jusqu’en 2027, permet à Renaud Capuçon de décliner les neuf symphonies de Beethoven, une par an, jusqu’en 2027.

Chemin de croix à Saint-Antoine-l’Abbaye

Victoire de la musique 2024, la mezzo-soprano Marina Viotti sera sur scène le 22 août pour interpréter Harold en Italie de Berlioz.
Soirée féminine le 23 août avec le Paris Mozart orchestra dirigé par les cheffes Claire Gibault – celle qui a ouvert la voie – mais aussi les lauréates de la Maestria, Olha Dondyk, Katharina Morin et Bar Avni. À entendre : La Symphonie du Nouveau monde de Dvorák, une des pièces les plus difficiles à jouer.
Le festival se délocalisera la 24 août à Saint-Antoine-l’Abbaye où le chœur Spirito, dirigé par Nicole Corti, avec Roger Muraro au piano, interprètera un Via crucis de Liszt (chemin de croix) dans l’abbatiale, à la hauteur de la spiritualité des lieux.
Retour au château Louis XI de La Côte-Saint-André le 25 août, où le cercle de l’Harmonie, dirigé par Jérémie Rhorer, proposera deux œuvres célèbres : La Symphonie n° 6 de Beethoven et Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn.
Le 26 août, le Festival Berlioz accueillera la star Hélène Grimaud au piano autour d’œuvres de la compositrice Fanny Hensel-Mendelssohn, Beethoven ou Émilie Mayer.
Soirée « de feu » aux accents ibériques, le 27 août avec l’Adda Simfònica Alicante, dirigé par Josep Vicent, que Bruno Messina qualifie d’« éblouissant » et surtout la présence sur scène de la chanteuse et danseuse de flamenco Ginesa Ortega.

Grands chefs, grandes œuvres

Le 29 août, l’Orchestre symphonique de la radiotélévision croate, dirigé par le chef français Pascal Rophé, avec le pianiste Nelson Goerner, interprètera des œuvres de Rachmaninov et Richard Strauss, de même que la découverte du compositeur croate Vatroslac Lisinski.
Place le 30 août à « la grande œuvre de Berlioz », L’Enfance du Christ, proposée par les Polonais du Chœur et Orchestre du NFM Wroclaw.
Le festival accueillera le 31 août « un des plus grands chefs au monde », Daniele Rustioni à la direction de l’orchestre de l’Opéra national de Lyon sur les pages symphoniques de Daphnis et Chloé de Ravel et Roméo et Juliette de Berlioz ; « un amour aussi sublime qu’indicible », ajoute Bruno Messina.
Enfin, le 1^er septembre, le London Symphony Orchestra clôturera le festival. Dirigé par Sir Antonio Pappano et Bertrand Chamayou au piano. Il interprètera des œuvres de Berlioz (Le Carnaval romain), de Strauss (Burlesque en ré mineur) et de Holst (Les Planètes).
Partenaire du festival, Terre Dauphinoise réservera des invitations à ses abonnés.

Isabelle Doucet

(1) Le Festival Berlioz est organisé par l'Aida ou Arts en Isère Dauphiné Alpes, EPCI soutenu par le Département de l'Isère.