Lors de son assemblée générale tenue à Lans-en-Vercors le 28 juin, la Cofor de l’Isère est revenue sur la conjoncture actuelle du bois.
Alors que la situation économique actuelle est difficile pour le bois, des travaux sont menés afin de maintenir une filière forte. C’est ce qu’a expliqué l'Association des communes forestières de l'Isère (Cofor) de l’Isère lors de son assemblée générale du 28 juin, à Lans-en-Vercors.
Conjoncture difficile
Pour Marjorie Guillon, directrice de l’ONF de l’Isère, le contexte commercial actuel du bois « n’est pas très florissant, les courbes sont en baisse ». Le deuxième semestre 2023 a effectivement été victime d’un « retournement du marché du bois, lié à l’évolution des mises en chantier de logements et notamment aux grandes baisses des constructions en raison d’une mauvaise conjoncture économique », précise-t-elle.
Les prix ont ainsi diminué depuis le début de l’année 2024, sauf en ce qui concerne les feuillus, qui attirent pour le bois de chauffage et les chantiers, ainsi que pour le douglas. L’hiver doux n’a pas non plus incité à beaucoup chauffer, ce qui a évité des tensions sur le bois énergie.
Pour autant, les investissements sont forts dans la filière et la capacité de production augmente, ce qui a pu maintenir la demande. La vente de printemps a également concerné 23 000 m3 de forêts communales. Les lots étaient très hétérogènes, en qualité comme en quantité. Environ 14 000 m3 ont été vendus, soit environ 62 % de la mise en vente. En ce qui concerne les articles n’ayant pas reçu d’offre, Guy Charron, président de la Cofor de l’Isère, explique qu’il s’agit de « secteurs géographiques très peu recherchés, qui ont souvent des difficultés d’exploitation majeures et qui connaissent une baisse des prix de 10 % environ ».
La vente d’automne, qui aura lieu à Vaulnaveys-le-Haut le 10 septembre prochain, concernera 15 000 m3 de résineux, sans produit dépérissant.
Travaux de contractualisation
La FNCofor et l’ONF travaillent ensemble à contractualiser les opérations. Un kit a ainsi été créé et est mis à disposition des communes. Les fiches pédagogiques qui le composent permettent d’apporter des réponses, tout particulièrement en ce qui concerne le changement de termes techniques. Par exemple, la convention de mise à disposition de bois sur pied correspond à ce qui était autrefois appelé « vente exploitation groupée ».
Ces travaux ont lieu car l’ONF ne pourra plus facturer les communes à partir de septembre 2026. Ces dernières devront en revanche produire leurs factures pour les acheteurs de bois, et ce sur la base des données produites par l’ONF.
Certification forestière
Le programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) repose à la fois sur une certification de gestion durable des forêts et sur une certification de la chaîne de contrôle. Aujourd’hui, les deux tiers de la production de bois française sont certifiés PEFC.
Concrètement, être certifié PEFC Aura permet aux sylviculteurs de se doter d’un avantage concurrentiel lors de la vente de leurs bois, mais aussi de bénéficier d’aides publiques pour des travaux sylvicoles, par exemple.
Une filière importante
« La forêt est à la fois un puits de biodiversité et un espace important pour lutter contre le réchauffement climatique », constate Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère. C’est pourquoi il explique que des amendements ont été portés au Sénat afin de privilégier le bois local face au bois étranger.
Cyrille Madinier, vice-président du Département en charge de l’agriculture et de la forêt, rappelle qu’« il est important d’informer la population sur le partage de la forêt, pour tous et en bonne intelligence ».
Morgane Poulet
Dynamiser les forêts
Lors de son assemblée générale, qui s’est déroulée à Lans-en-Vercors le 28 juin, la Cofor de l’Isère est revenue sur son dynamisme.
La Cofor de l’Isère a, tout au long de l’année, mené différentes actions pour que les forêts constituent des territoires dynamiques et riches, à l’image d’ « 1 arbre, 1 habitant », dont l’objectif est de planter jusqu’à un million d’arbres en Isère d’ici 2028.
Sensibiliser, former et informer
L’association a organisé des formations DFCI dans le département. En tout, 134 élus ont été formés au cours de six formations. Des articles sont également régulièrement diffusés aux communes afin qu’elles puissent les mettre en avant dans leurs bulletins municipaux.
La Cofor a également souhaité accompagner seize collectivités dans des projets de construction bois, mais elle a aussi rencontré une commune pour une acquisition de foncier.
Il s’agit aussi pour la Cofor de l’Isère de solliciter la DDT pour réunir des comités scolytes. L’objectif est de répondre aux traumatimes de 2022. Désormais, l’Isère est classée dans les départements où la lutte contre le scolyte est obligatoire, même si Guy Charron précise que « notre département est aujourd’hui moins touché, en ce qui concerne les forêts publiques, que les départements voisins de l’Ain et de la Savoie ».
Mais il s’agit aussi pour l’association forestière de sensibiliser tous les publics, et notamment celui des enfants. C’est pourquoi, dans 1 000 communes iséroises, le programme « La forêt fait école » a été lancé. Il permet aux élèves de participer à des plantations d’arbres ou encore de visiter des entreprises forestières pour mieux comprendre les métiers du bois.