Flânerie
A Saint-Antoine-l'Abbaye, quatre jardins en un
En marge du festival Berlioz, pourquoi ne pas venir flâner dans la fraîcheur du jardin médiéval de Saint-Antoine-l’Abbaye.
Le 24 août les festivaliers du Festival Berlioz pourront faire un pas de côté et s’arrêter pour une pause au jardin médiéval de Saint-Antoine-l’Abbaye.
Créé en 2014, ce havre de 250 m2 qui jouxte le musée est une prouesse botanique. Il concentre en effet quatre jardins et une centaine de variétés de plantes dans un parcours au désordre bien pensé.
Un jardin des simples, un jardin du parfumeur, un jardin du paradis et un jardin arabo-andalous composent cet ensemble exubérant.
« C’est un jardin vivant, qui n’est pas muséifié, apprécié des visiteurs l’été », souligne Géraldine Mocellin, la directrice du musée.
Le lieu rappelle la diversité des jardins du moyen âge où se mêlaient plantes d’agrément et plantes des simples avec toute la palette de plantes à parfum, aromatiques et médicinales.
« La pharmacopée de Saint-Antoine s’appuie sur les propriétés vasodilatatrices de certaines plantes », indique la responsable.
Cette dimension a été soulignée en 2022 dans le cadre de l’exposition Parfum d’histoire, du soin au bien-être, qui retrace l’histoire du parfum de l’Antiquité à nos jours.
Roses et rosiers
Le jardin médiéval était jadis situé dans l’ancienne cour des écuries. Il a été recréé en faisant écho aux multiples jardins vivriers ou d’agrément qui ont toujours entouré le village jusqu’au XIXe siècle.
Le jardin de la communauté de l’Arche est à cette image, « cultivé dans les règles de l’art et dans l’esprit des hospitaliers de saint Antoine. Il est resté en l’état avec un jardin potager, des PPAM et des fleurs », glisse Géraldine Mocellin. Mais il ne se visite pas.
En revanche, celui du musée est ouvert tous les jours, de mars à décembre.
Christian Corminati est le jardinier de cet écrin de verdure. Sa mission : « maintenir, embellir et le laisser le plus naturel possible ».
À l’heure de la floraison, il reconnaît son penchant pour les rosiers remontants et notamment la rose de Rescht, un rosier buissonnant très ancien appartenant à la collection des rosiers de Damas, qui offre « des petites roses parfumées ».
Le jardinier organise fin mars des ateliers de taille de rosier très prisés. « Les roses sont un élément majeur du jardin des particuliers. Tailler, c’est rajeunir pour ne pas vieillir », confie Christian Corminati.
Pièce rare
Dans la partie méditerranéenne, il faut découvrir les variétés de thym – dont le thym luisant, « la rolls des thyms » -, de sarriette, de lavande ou encore de sauge, « la plante toute bonne » aux multiples vertus. « C’est une des plantes médicinales les plus puissantes, c’est la plante qui sauve car elle soulage beaucoup de maux », glisse le jardinier.
Il chérit aussi les deux oliviers « aux feuillages changeants à la lumière » et conseille aux visiteurs « de venir à 11 heures du matin, le moment où les couleurs ressortent ».
Des couleurs données par les iris du jardin du paradis, les lys, les lupins, les ancolies, le muguet ou le sceau-de-Salomon, se mêlent aux parfums de la rose, du romarin, de la mélisse ou de la lavande du jardin du parfumeur.
Ce petit paradis est bien connu des oiseaux : merles, chardonnerets et tourterelles qui viennent y nicher. Le tout est conduit en agriculture biologique, si bien que les auxiliaires aussi sont à la fête comme les coccinelles qui attendent les pucerons.
« Il ne s’agit pas d’un laisser-aller, mais d’observer pour apprendre de tout ce qui se passe dans le jardin et de la richesse de la biodiversité », explique le jardinier qui évite d’intervenir à tous crins.
« Plus on laisse la plante se battre et plus elle sera forte ». Tout un art. « Les végétaux nous parlent », ajoute-t-il.
Ce jardin aux dimensions modestes regorge d’autres trésors à l’image des deux fontaines qui l’irriguent de leur fraîcheur.
La première, de style arabo-andalouse est un héritage de la coopération décentralisée entre le département de l’Isère et la région de Souss Massa au Maroc.
Elle fait écho à une pièce rare, une fontaine octogonale dite fontaine de l’agneau mystique, une œuvre unique tirée d’un tableau du XVe siècle de la cathédrale de Gand, à laquelle des artistes locaux (1) ont redonné vie en 2016.
Isabelle Doucet
(1) Artiste plasticien Pierre Buffa, fonderie Barthélémy à Crest, atelier de taille de pierre Grain d’orge
Festival Berlioz
Festival Berlioz, du 17 août au 1er septembre au château Louis XI de La Côte-Saint-André
=> Récitals à 17 en l’église de La Côte-Saint-André, concerts gratuits sous la halle à 19 h, concerts symphoniques dans la cour du château à 21 h, musiques populaires à la taverne à 23 h.
Soirée d’ouverture le 17 août avec animations et concert symphonique « Berlioz fait son cinéma »
Délocalisation à Saint-Antoine-l’Abbaye le 24 août
Concerts en l’église abbatiale
À 18 h : récital « les années de pèlerinage », F. Liszt, Roger Muraro, piano
À 21 h : récital « Pèlerinage Liszt », Spirito, Nicole Corti à la direction, Roger Murano au piano.
Programme complet sur : https://www.festivalberlioz.com/
Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye
Le musée de Saint-Antoine-l'Abbaye et son jardin sont ouverts jusqu’au 8 décembre, tous les jours sauf le mardi.
En juillet et août, de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30.
Ouverture seulement de 10 h 30 à 12 h 30 le lundi 5 août.
Entrée gratuite espaces noviciat, grandes écuries, jardin médiéval et boutique.
Contact : 04 76 36 40 68