Foire de Beaucroissant
L'agriculture au premier plan

Isabelle Doucet
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Pas facile de redémarrer un paquebot comme la Foire de Beaucroissant, mais ce renouveau marque le rapprochement de l’équipe municipale avec le monde agricole.

L'agriculture au premier plan
Antoine Reboul, le maire de Beaucroissant.

Antoine Reboul, le maire de Beaucroissant emprunte volontiers cette image pour évoquer le redémarrage de la Foire de Beaucroissant. « Imaginez une tondeuse laissée pendant trois ans dans un garage, il se peut qu’elle ne redémarre pas du premier coup. »
Cette 801e foire d’automne sera celle du renouveau, mais il a fallu une sacrée dose d’optimisme et de détermination à la nouvelle équipe municipale pour relancer le paquebot.
« Après trois ans, tous les sujets sont plus compliqués. » Beaucoup de choses se sont diluées, comme le marquage au sol des emplacements effacé par le temps et que les équipes techniques tentent de retrouver.
« Mais le plus important, c’est qu’enfin on va faire la foire », se réjouit le maire. 

Renouer les liens

L’adaptation et la volonté affichée de se rapprocher du monde agricole sont les marqueurs forts de ce nouveau départ. 
L’an passé, les Rendez-vous de l’agriculture, qui s’étaient tenus en lieu et place de la foire, avaient permis de renouer les liens entre les OPA et la municipalité. La relation se confirme cette année.
De façon très symbolique, l’inauguration aura lieu le vendredi 9 septembre au soir, dans la foulée de la remise du Prix de l’Excellence agricole et rurale.
Une manière, pour le maire et son équipe, d’apporter tout leur soutien à cet événement, mais aussi de sensibiliser les élus à la question agricole.
Antoine Reboul cite toutes les évolutions qui permettent de remettre l’agriculture au premier plan et d’en respecter son tempo.
Ainsi l’Agrivillage prendra son indépendance et, conçu comme une agora, favorisera les échanges et sera un lieu de conférences.


L’objectif est aussi de créer « un village bio et local » à l’intérieur de la foire qui attire producteurs et clients autour notamment de la promotion de la marque Is(H)ère.
Le machinisme occupera encore une large place.
La vitrine de cette manifestation agricole et rurale reste le concours charolais Sud-Est et les 150 poids lourds qui défileront sur le ring pendant deux jours.
Les producteurs ovins seront aussi bien présents dans le secteur agricole.
Quant au bétail, les chevaux continuent à s’imposer sur le foirail et côtoient Max Josserand, le seul négociant en bestiaux présent sur la foire.


Les volailles reprendront toute leur place sur le coteau.
« Nous avons beaucoup travaillé sur la sécurité sanitaire et il y aura beaucoup plus de contrôles de la DDPP sur les équins », annonce le maire.
La sécurité des populations représente aussi un énorme poste budgétaire pour la mairie, qui a créé cette année un itinéraire supplémentaire de dégagement.

Des blessures durables

Les quatre annulations successives ont laissé des blessures durables sur le champ de foire et la municipalité, qui en assure la régie directe, sait qu’il faudra plusieurs années pour remonter la pente.
Le bureau de la foire a été le réceptacle des plaintes des marchands ambulants. Beaucoup ont disparu, partis à la retraite ou ont cessé leur activité. Ils sont 1 100 habituellement à déballer sur le champ de foire : 10, 20 ou 30% se sont volatilisés.


Pour inciter les forains à (re)venir, la municipalité a d’ailleurs instauré un double tarif, favorisant ceux qui avaient fait l’effort de revenir au mois d’avril dans des conditions météorologiques dantesques. 
« Ne pas pouvoir faire la foire à quatre reprises nous a obligés à avoir des idées. Et nous avons pris conscience que cette foire rurale, c’est avec les agriculteurs que nous construirons son avenir. Aucun de mes prédécesseurs n’avait jamais travaillé aussi étroitement avec les organismes professionnels agricoles », conclut Antoine Reboul.

Isabelle Doucet

Le plan de Beaucroissant

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