La production française de viande bovine décroît plus vite que sa consommation. Aussi son déficit commercial augmente aussi bien en volume qu’en valeur.
L’offre française de viande bovine est de moins en moins en adéquation avec les habitudes alimentaires des Français. La consommation française de viande a certes diminué de 3,7 % l’an dernier et de 4,6 % par rapport à la moyenne 2018-2022, mais la baisse de la production de bovins finis s’est entre temps accentuée (- 5,3 % sur un an après - 4,3 % en 2022 et - 0,6 % en 2021). Aussi, le déficit commercial de la France s’accroît aussi bien en volume qu’en valeur. En volume, il a atteint l’an passé 149 000 tonnes équivalent carcasse (téc) après avoir doublé entre 2021 et 2022 (145 000 téc). En valeur, les échanges commerciaux de viande bovine sont déficitaires de 858 millions d’euros. La décapitalisation du cheptel bovin observée depuis des années s’est fortement accélérée à partir de 2016. En sept ans, le cheptel français a ainsi perdu 2,6 millions de têtes, soit une baisse de 13,2 % de ses effectifs. Les effectifs de vaches allaitantes et laitières régressent même dangereusement, menaçant la souveraineté alimentaire de notre pays et par ricochet, celle de l’Union européenne. Autrement dit, la souveraineté alimentaire en viande bovine de la France dépend en grande partie de ses voisins européens. Or les cheptels de certains d’entre eux connaissent la même tendance de décapitalisation que celle observée dans l’Hexagone.
Agrapresse