Filière horticole
Une filière créative et motivée

Morgane Poulet
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La Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières (FNPHP) de l’Isère dresse une année 2022 animée par de nombreux projets, à l’image de 2021.

Une filière créative et motivée
L'assemblée générale de la FNPHP de l'Isère, présidée par Dominique Bonnardon, a réuni une vingtaine de producteurs horticoles.

La FNPHP de l’Isère s’est bien agrandie : elle compte désormais 18 adhérents isérois, 11 adhérents drômois et 3 adhérents ardéchois. Alors qu’elle se réunissait le 4 février à Moirans, la Fédération évoquait les nombreux événements de 2021 qui ont permis de faire la évoluer.

Une année 2021 riche d’échanges

Dominique Bonnardon, président de la section iséroise de la FNHPH, note que « le travail réalisé en 2021 a permis de faire face au Covid ». Des aides régionales ont effet été débloquées pour 18 dossiers, ce qui a permis aux entreprises concernées de tenir le coup. Les montants versés étaient compris entre 7 500 et 10 000€. « 80% des entreprises aidées étaient adhérentes à la FNPHP », précise Dominique Bonnardon.
Le soutien apporté à ces dernières provient également de Vegeconnex, une plateforme d’échanges de végétaux, principalement à destination des professionnels. En 2021, les échanges sont plus nombreux qu’en 2020, ce qui est encourageant, d’autant plus que les adhérents se comptent désormais au nombre de 22. « Les échanges sont très variés, ils vont de la cagette à plusieurs palettes », précise Damien Vivier, trésorier de la FNPHP de l’Isère. Mais la plateforme n’est néanmoins pas seulement utilisée pour échanger des végétaux, elle sert également de passerelle aux partages d’expériences. Des visites de pépinières d’adhérents sont organisées et permettent à chacun d’apprendre à se connaître. « Nous pouvons voir comment chacun fonctionne, ce qui est intéressant », ajoute Damien Vivier.
Enfin, le plan de la filière horticole 2022 prévoyait une aide aux investisseurs. 21 entreprises bénéficiaires ont reçu une subvention de 30 000€ en moyenne. Une bonne nouvelle pour elles, d’autant plus que l’enveloppe est reconduite à 2022. Au 31 décembre 2021, elle était déjà épuisée.

Reconnaissance client

Pour obtenir la reconnaissance des clients et continuer de faire vivre la filière, les certifications ont souvent un rôle à jouer, rappelle la FNPHP de l’Isère.
« Le Label rouge permet de structurer son entreprise mais il faut que le producteur ait une stratégie », explique Sylvie Robert, directrice d’Excellence végétale. « Si j’ai une situation de commercialisation, il faut que je réfléchisse à qui je veux vendre, tout cela doit être clair et pensé en amont. » Il faut également prendre en considération le fait que le Label rouge ne donne désormais plus accès à Fleurs de France en raison de la loi Egalim.
Elle mentionne ensuite l’IGP, qui se consacre à une production existante te qui la protège à l’échelle nationale mais également à l’échelle européenne. La difficulté réside néanmoins dans le fait qu’il n’y a pas de jury technique : il faut prouver la renommée de la région à l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), qui n’est pas forcément liée à un terroir mais qui peut l’être à une technicité. « Il y a une première démarche à effectuer au niveau de la France. Le dossier est ensuite envoyé à l’Europe et une enquête est réalisée afin de vérifier qu’il n’y ait pas une autre région du monde qui ait la même renommée », explique Sylvie Robert.
Et de conclure que 82% des consommateurs privilégient la production française. Il y a à ce titre 1 680 engagés Fleurs de France. Excellence végétale aimerait que les distributeurs investissent en ce sens, non seulement pour satisfaire les clients mais aussi pour permettre aux productions françaises de se développer.

Horizon 2022

Si 2021 a été riche en projets, 2022 ne sera pas en reste. La FNPHP aimerait pouvoir intégrer la filière à la programmation du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) pour 2023-2027. Cela lui permettrait notamment d’obtenir un financement pour les structures de serres.
La fédération note que le Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) sera désormais ouvert aux productions végétales.
Mais, surtout, 2022 sera l’occasion pour la région Auvergne-Rhône-Alpes d’accueillir les Rencontres du paysage, organisées chaque année en Nouvelle-Aquitaine. A ce titre, une conférence sera donnée le 16 juin à Grenoble. Le thème : « La cohabitation entre l’homme, la plante et la faune est-elle possible en ville ? »
L’organisation d’une journée des producteurs de l’Isère, de la Drôme et de l’Ardèche est aussi de mise. Elle reposera sur les bases de la réussite du projet Bièvre végétal, qui s’est tenu de 1998 à 2018. Elle se tiendra le jeudi 29 septembre 2022 et complètera les multiples actions menées par la section iséroise de la FNPHP.

Morgane Poulet

Rappel de la règlementation sur la santé

Dans le cadre de la loi santé, un décret impose de donner des informations quant aux plantes ayant un impact sur la santé de l'homme, directement sur la plante. L'Union des producteurs horticoles de l'Isère souhaiterait qu'aucune information ne figure sur les plantes à risque faible.
Pour rappel :
- une loi du 26 janvier 2016 impose aux distributeurs d'informer les acheteurs de végétaux quant aux risques de certaines espèces pour la santé humaine ;
- l'arrêté du 4 septembre 2020 précise les modalités pratiques, la liste des 58 végétaux concernés ainsi que l'obligation d'affichage à proximité immédiate du végétal concerné ;
- entrée en application le 1er juillet 2021.
La Direction générale de la santé (DGS) met en ligne la liste des 127 plantes à risque faible ou moyen : www.plantes-risque.info
Cette liste pourrait intégrer quatre nouvelles plantes présentes à Mayotte et potentiellement commerciables par Internet.