Groupama a présenté un bilan encourageant de la première année de mise en œuvre de la réforme de l’assurance récolte. Mais les aléas climatiques 2022 pèsent sur les comptes du premier assureur agricole français.
Groupama a annoncé le 27 mars, en conférence de presse, avoir conclu « autour de 7 000 nouveaux contrats » d’assurance récolte depuis l’entrée en vigueur de la réforme sur la gestion des risques le 1er janvier. Cela représente « une croissance brute des surfaces assurées de 550 000 ha », a poursuivi la directrice du marché agricole Nadia Roignant Creis. « On a un développement de l’assurance, une tendance positive, mais pas le choc assurantiel que nous avions espéré », a déclaré le directeur des relations institutionnelles Pascal Viné, qui demeure toutefois optimiste sur la montée en puissance du dispositif. L’assurance récolte décolle en prairies avec 2 700 contrats nouveaux, contre seulement 110 contrats souscrits l’an passé. Cela « correspond à 270 000 ha et plus de 220 M€ de capitaux assurés », a précisé Pascal Viné. En grandes cultures, filière où le taux de pénétration de l’assurance récolte est déjà relativement élevé (30 %), Groupama a enregistré pour « 500 M€ de capitaux assurés complémentaires » à quelques jours de la clôture de la campagne de souscription le 30 mars. En revanche, en arboriculture, l’assurance récolte ne décolle pas. Groupama enregistre « une centaine de contrats en 2023, contre une quarantaine l’an passé », a confirmé Nadia Roignant Creis. L’assureur compte sur la création d’un pool de co-réassurance en 2024, qui devrait se préciser d’ici juin, pour améliorer l’offre assurantielle et la mutualisation des risques pour cette filière. Groupama a aussi indiqué avoir engagé des travaux avec la Fédération des producteurs de fruits (FNPF) en ce sens. Pour l’heure, les seuls assureurs à proposer des contrats d’assurance récolte en arboriculture sont Pacifica (groupe Crédit agricole) et Groupama, a confié la directrice assurances Delphine Létendart.
Forte sinistralité en 2022
Groupama a profité de la conférence de presse pour présenter son bilan de la sinistralité climatique en agriculture en 2022. Le groupe a enregistré un « record » des déclarations sécheresse : « 60 % des assurés multirisques climatiques ont déclaré un sinistre sécheresse, ce qui représente à peu près 700 000 ha », a indiqué Nadia Roignant Creis. Deuxième aléa climatique marquant en 2022 : les épisodes de grêle en juin et juillet avec 380 000 ha de surfaces déclarées sinistrées. « C’est environ 10 % des surfaces qu’on assure, ce qui est absolument du jamais vu pour nous d’avoir cette ampleur de sinistralité en grêle », a déclaré Delphine Létendart. Au global, tous aléas climatiques confondus en 2022, le rapport sinistre à cotisation de Groupama est « légèrement supérieur à 100 % ». « C’est encore une année peu profitable pour Groupama », a souligné Delphine.
L.M
