Infrastructure
La Région refait la ferme pour 7 millions d'euros

L’exploitation agricole du lycée de la Côte-Saint-André va être refaite à neuf. Le conseil régional investit 7 millions d’euros pour la mettre aux normes et au standard de 21° siècle.

La Région refait la ferme pour 7 millions d'euros

On rase tout et on recommence. La ferme du lycée agricole de la Côte-Saint-André va donc être refaite à neuf pour un coût de 7 millions d’euros pris en charge par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura).

Laurent Wauquiez, le président du conseil régional Aura, est venu l’annoncer mercredi 4 mai, sur place, lors d’une visite au pas de charge, entouré des professionnels et de Yannick Neuder, vice-président de la Région et coprésident du conseil d’administration du lycée avec Jean-Claude Darlet, par ailleurs président de la chambre d’agriculture.

Ferme historique

La ferme du lycée a une longue histoire locale. Elle a appartenu un temps au conseil général de l’Isère de l’époque qui y favorisait des expérimentations en vue de faire avancer les pratiques agricoles. Elle est passée dans le giron de la Région depuis la régionalisation des lycées, mais des parcelles appartiennent toujours au Département. En revanche, les installations techniques ont vieilli et ne correspondent plus aux attentes d’une agriculture du XXIe siècle. Laurent Wauquiez indique donc que « la région débloque 7 millions d’euros pour la réfection, avec des travaux qui devront commencer au plus tard avant le début de 2023. » Un objectif ambitieux, mais peut-être un peu optimiste, de fins connaisseurs du dossier avouant qu’entre les appels d’offres pour les architectes et ceux pour les entreprises, les délais devraient atteindre deux ans en cumulé. La génération de jeunes en formation rencontrés lors de la visite n’aura donc pas l’occasion de vivre la transformation.

Exemplaire

« Nous concentrons nos efforts sur l’exploitation agricole parce qu’elle a du mal à trouver son équilibre financier dans les conditions actuelles de production, analyse Yannick Neuder. Mais cet outil a un besoin d’exemplarité par rapport aux élèves qui fréquentent l’établissement. Nous devons leur donner envie d’être agriculteur, donc il faut que la formation soit de qualité. Nous n’avons pas beaucoup d’exploitations agricoles dans les lycées publics en Rhône-Alpes, nous devons tout faire pour que les jeunes qui les fréquentent aient un enseignement de qualité. »

« La formation des futurs actifs agricoles en dépend, insiste Jean-Claude Darlet, qu’ils soient salariés dans des services de remplacement, dans des entreprises agricoles ou bien directement installés dans une exploitation. Alors que l’autonomie alimentaire de notre pays est devenue fragile, l’enjeu est d’installer des agriculteurs performants quelle que soit leur filière ou leur mode de production. »

Gros budgets

Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental était présent pour souligner les excellentes relations de travail entre sa collectivité et l’entité régionale. « Heureusement que la Région nous laisse travailler avec elle en matière agricole », souligne-t-il à l’envi, le département n’ayant plus une compétence agricole directe. Il continue pourtant à investir 10 à 12 millions d’euros par an en la matière, tandis que la Région injecte 120 millions d’euros en agriculture par an, « soit 4 fois plus que ce que faisait la majorité précédente », rappelle toujours Laurent Wauquiez. « Nous apportons des financements, mais ce n’est pas à nous de dire ce que sera la profession, ni ce qu’elle doit faire, insiste Jean-Pierre Barbier. Nous sommes là simplement pour accompagner. » D’ailleurs, en marge de l’accompagnement purement agricole, il annonce un prochain plan destiné à lutter contre la désertification vétérinaire que le Département devrait voter en juin.

DJA confortée

En matière de soutien à l’agriculture, Laurent Wauquiez prend un engagement ferme : « Dans le cadre de la future PAC, nous ne toucherons pas un euro à la DJA, ce qui veut dire que nous maintiendrons une aide massive alors que de nombreuses régions vont assister à une diminution. Le montant des DJA servies dans la Région sera en moyenne autour de 40 à 45 000 euros ce qui en fera les plus hauts en France. C’est un signe de forte confiance en l’agriculture. Si la dotation est trop basse, nous n’aurons plus d’installations. Nous voulons au contraire les encourager. »

Jean-Marc Emprin

Les deux mamelles du futur 

Que ce soit dans les allées de la foire de Beaucroissant ou dans la cour de la ferme du lycée agricole de La Côte-Saint-André, Laurent Wauquiez va et vient très à l’aise entre les vaches et les professionnels. « C’est une filière attachante, un job merveilleux, technique, varié et qui a des valeurs, lance-t-il à l’auditoire qui l’entoure lors de sa visite du 4 mai. Je veux défendre les filières agricoles. » Alors pour lui, «  irrigation n’est pas un gros mot, produire en irriguant permet de diminuer les importations agricoles. » Il affirme un soutien total aux énergies renouvelables surtout d’origine agricole : « Je veux une autonomie énergétique pour les agriculteurs et intensifier les panneaux photovoltaïques sur les bâtiments agricoles. Il me paraît également logique de substituer du gaz agricole obtenu par méthanisation au gaz russe. » Mais il se dit « dépité » quand il apprend que tous les projets de méthaniseur en Isère sont devant le tribunal administratif. 

JME

Laurent Wauquiez annonce de gros investissements à la ferme du lycée de La Côte-aint-André