L’interprofession laitière Alpes Massif central, Criel AMC, a tenu son assemblée générale le vendredi 30 juin à Pinay (Loire). La filière met tout en œuvre pour relever le défi du renouvellement des générations.
Sur les quatre premiers mois de l’année 2023, sur l’ensemble du territoire hexagonal, la collecte de lait a baissé de 1,9 % en un an. Sur le bassin Alpes Massif central, la diminution sur la même période est de 1,3 %. Le nombre d’exploitations sur le bassin est passé en dessous de la barre symbolique des 8 000 exploitations. Ces chiffres annoncés à l’occasion de l’assemblée générale de l’interprofession laitière Alpes Massif central (Criel AMC), qui s’est tenu le 30 juin à Pinay (Loire) ont de quoi interpeller et interroger sur l’avenir de la filière laitière. « Toutes les régions sont impactées par cette diminution », note le nouveau directeur du Criel, Thierry Gastou. Alors le défi est là : renouveler les générations d’éleveurs qui demain partiront à la retraite. Un défi que le Criel AMC a pris à bras-le-corps ces dernières années. Et pour l’ensemble de la filière, une première chose est certaine, donner envie à des jeunes de reprendre le flambeau passera par un prix du lait payé aux producteurs à la hauteur du travail engagé. « Je suis très inquiet concernant cette situation. Nous, éleveurs, avons un temps de travail énorme et les jeunes ne veulent pas faire ce qu’ont fait nos parents. Nous devrons tous être réalistes dans un dossier comme celui-ci », a souligné Stéphane Joandel, éleveur et président du collège producteur du Criel .
Communiquer positivement
À David Chauve, producteur dans le Puy-de-Dôme et secrétaire général de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes d’ajouter : « Globalement, aujourd’hui 50 % de nos agriculteurs ont plus de 50 ans. Les jeunes qui arrivent ont des attentes sociétales très fortes. Nous devons être réalistes. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins. Certains producteurs maîtrisent et gagnent leur vie quand d’autres survivent et sont dans le dur. Il faut des perspectives ». Ces perspectives semblent atteignables étant donné la progression du prix du lait bénéfique depuis le début de l’année. « La conjoncture semble vouloir être favorable, profitons-en pour communiquer positivement sur notre métier. Nous sommes le lait d’Auvergne-Rhône-Alpes et je tiens à continuer à avancer collectivement. La filière laitière est un tissu économique extrêmement puissant de nos territoires ruraux. Nous devons l’affirmer haut et fort », a souligné le président de l’interprofession, Jean-Michel Javelle. Alors pour attirer de nouveaux passionnés, les acteurs de la filière laitière régionale ont mis en place la Charte d’Avenir bovins lait en partenariat avec Jeunes agriculteurs et la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes. L’une des actions phare de cette charte est l’accompagnement financier de nouveaux jeunes installés sur la qualité du lait, le remplacement pour prise de congés ou encore l’accompagnement sur les ressources humaines. En 2022, cinq premiers jeunes ont reçu un chèque de 2 500 € à l’occasion du Sommet de l’élevage. Une première pierre à l’édifice de l’avenir de la filière.
Marie-Cécile Seigle-Buyat
Pour en savoir plus sur la Charte et postuler, rendez-vous sur www.crielamc.fr
[ER1]Stéphane est Président du collège producteur du CRIEL mais éleveur et administrateur c'est vrai aussi
[ER2]Pour moi il y a une augmentation des prix mais une baisse des volumes vendus donc une augmentation de la valeur des produits laitiers mais une conso qui diminue en particulier pour les matières grasses et le lait liquide. La crème et le fromage LS ont effectivement des prix et des volumes qui augmentent légèrement.
[ER3]Je ne pense pas que Stéphane souhaitais mettre la lumière sur les attentes différentes des jeunes aujourd'hui mais plutôt sur le fait que l'élevage laitier actuellement est l'un des élevage le plus accaparant et que les jeunes à l'arbitrage risquent de ne plus choisir l'élevage laitier
