Le collège des producteurs a suspendu, le 4 décembre, ses travaux au sein de l'interprofession laitière sur fond de désaccord avec les laiteries privées sur l’actualisation de l’indicateur Ipampa.
Les producteurs, les coopératives et les distributeurs appellent les industriels privés à la « responsabilité ». Les quatre collèges s’étaient pourtant mis d’accord pour faire de l’actualisation des indicateurs économiques – en premier lieu le beurre-poudre et le coût de revient – une priorité du nouveau bureau. Les discussions sur le beurre-poudre sont toujours enlisées et des blocages apparaissent maintenant sur la question des coûts de production et du prix de revient. Cet indicateur, calculé par l’Institut de l’élevage (Idele), porte sur les charges des producteurs de lait. « Le bureau du Cniel s’est mis d’accord en juin pour faire évoluer cet indicateur et a passé commande auprès de l’Idele pour créer un indicateur qui prenne en compte toutes nos charges », indique Yohann Barbe, président de la FNPL. Cependant, le collège des industriels privés (Fnil) s’oppose désormais à la publication par le Cniel de l’indicateur actualisé. En effet, les laiteries privées considèrent qu’il ne s’agit pas d’un indicateur interprofessionnel et que « la prétendue validation sortie de ce bureau n’a pas de portée », explique le président-directeur général de la Fnil, François-Xavier Huard. Les laiteries demandent une « réouverture globale du sujet du prix de revient », précise-t-il. En attendant, elles souhaitent que le nouvel Ipampa soit uniquement publié par l’Idele. Le président du collège producteurs Yohann Barbe estime que la position des laiteries est « impensable à l’heure des négociations commerciales ».
Appel à la « responsabilité » des laiteries
Dans un communiqué commun du 5 décembre, la FNPL, la Coopération laitière et le collège de la distribution (FCA, FCD) appellent les laiteries privées à la « responsabilité » et dénoncent des pratiques « qui compromettent gravement le bon fonctionnement de la filière en s’opposant aux intérêts collectifs ». Selon les trois collèges, les démarches de « progrès » engagées par le nouveau bureau « sont entravées par le refus des industriels privés de publier des indicateurs et indices essentiels aux négociations commerciales entre les OP, les coopératives […], les industriels et les distributeurs ». Le président du collège des coopératives, Luc Verhaeghe, appelle à l’apaisement et invite les différents collèges à revenir autour de la table pour « trouver le meilleur compromis dans l’intérêt de toute la filière. Nous avons pris l’engagement de trouver une solution pour apporter plus de réactivité aux coûts de production », déclare-t-il. Les coopératives espèrent une désescalade.
Agra Presse