ALIMENTATION
Premières labellisations anti-gaspillage d'ici un an « au plus tôt »

Le gouvernement vient d'annoncer le « lancement » du label anti-gaspillage alimentaire. Les cahiers des charges permettant d'en bénéficier étant encore en chantier, les premières labellisations d'entreprises, associations ou collectivités, ne sont pas attendues avant un an.

Premières labellisations anti-gaspillage d'ici un an « au plus tôt »
Ce sont les entreprises qui seront labellisées, pas les produits. DR

Suite à la parution d'un décret ministériel à la veille de Noël, les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique annoncent, dans un communiqué le 28 décembre, le « lancement » du label « anti-gaspillage alimentaire ». La création de ce label avait été inscrite dans la loi de février 2020 contre le gaspillage, dans le but de mettre en avant des « initiatives vertueuses ». Le décret paru le 24 décembre rappelle l'objectif visé par le label et sa gouvernance, mais n'en précise pas les modalités d'obtention. Tout juste annonce-t-il que les conditions d'obtention et de contrôle seront connues « dès 2021 » pour les secteurs de la « distribution alimentaire et la restauration collective ». « Les six prochains mois seront ainsi consacrés à l'élaboration du référentiel pour l'attribution de ce label pour les acteurs du secteur de la distribution », indique le ministère de la Transition écologique, qui souhaite « faire le tour d'horizon des démarches existantes, afin de constituer les critères pour l'obtention de ce label anti-gaspillage ». Les acteurs de la distribution pourront commencer à être labellisés anti-gaspillage « d'ici un an au plus tôt ».

Pas d'étiquette sur les produits

Le ministère de la Transition écologique précise d'ores et déjà que « ce ne sont pas des produits qui seront labellisés, mais des entreprises, des associations ou des collectivités territoriales ». Il ajoute enfin qu'« il ne s'agit pas d'une étiquette apposée sur un produit, mais d'un label décerné à toute personne morale qui met en place une organisation et des processus pour diminuer le gaspillage alimentaire sur un site par exemple ». Les cahiers des charges seront ainsi différents en fonction du secteur concerné.

Cette mesure transcrit les amendements portés en novembre par Guillaume Garot (PS) et Matthieu Orphelin (ex-LREM, ex-EDS), et adoptés dans le projet de loi malgré les réticences de l'ex-ministre alors en charge du texte, Brune Poirson, qui craignait une loi « bavarde », et préférait en passer exclusivement par la voie réglementaire. Les amendements en question citaient plusieurs exemples de pratiques vertueuses susceptibles d'être valorisées : « L'autorisation de glanage dans les champs, la transformation des fruits et légumes « moches » ou encore la formation des professionnels à une cuisine moins génératrice de déchet. » La mesure avait déjà été proposée par Guillaume Garot dans un rapport parlementaire en 2016.

M.R.