Depuis près de vingt ans, dans le cadre du projet Inn’Ovin, la filière ovine travaille à rendre le métier d’éleveur de brebis attractif pour assurer sa transmission et sa durabilité. Les Ovinpiades sont l’une des actions phares. La finale s’est tenue le 24 février au Salon de l’agriculture.
24 février. Salon de l’agriculture. L’heure de la finale a sonné pour les quarante jeunes bergers finalistes de la 19e édition des Ovinpiades organisée par Interbev ovins et l’ensemble de la filière ovine. Après avoir décroché leur ticket pour Paris lors des sélections régionales, ces quarante jeunes de 16 à 24 ans, élèves des établissements agricoles, rêvent tous de devenir Meilleur jeune berger. Pendant plusieurs heures, les candidats ont dû se soumettre à des épreuves alliant théorie et pratique : l’évaluation de l’état d’engraissement et poids d’agneaux de boucherie, le choix d’un bélier, le parage des onglons, le tri de brebis avec lecture de boucles électroniques, la manipulation et l’évaluation de l’état corporel, le quiz et la reconnaissance des races. « Maîtrise de soi, ténacité, force, rapidité, combativité, technicité, motivation… sont les qualités nécessaires pour remporter les Ovinpiades des Jeunes bergers », précise les organisateurs. À l’issue de la compétition, c’est Benoît Toutain, élève de la Maison familiale rurale de Songeons dans l’Oise qui devient Meilleur jeune berger de France 2024. Romain Rogemont, qui suit un cursus agricole au lycée de Challuy dans la Nièvre, gravit la deuxième marche du podium. La troisième place revient à Gaëtan Charrade scolarisé au lycée agricole de Brioude-Bonnefont en Haute-Loire. Le titre de Meilleure jeune bergère 2024 est décroché par Iris Soucaze du lycée agricole de Pau-Montardon (Pyrénées-Atlantiques).
Des Ovinpiades mondiales
Le parcours de Benoît et Iris ne s’arrête pas là. En effet, ils participeront aux Ovinpiades mondiales qui se tiendront en France du 25 mai au 1er juin prochain. La trentaine de participants attendus effectuera un « Tour de France » afin de découvrir la diversité des élevages ovins français. Ils s’arrêteront notamment dans la ferme de Fedatest (Haute-Loire) ou en encore à Charolles (Saône-et-Loire). Les Ovinpiades s’achèveront par la remise des prix le 31 mai à la Bergerie nationale de Rambouillet (Yvelines). L’occasion de mettre sur le devant de la scène la problématique du renouvellement des générations. « Partout dans le monde, la filière ovine est en danger si elle ne sait pas assurer son renouvellement », note le président d’Interbev ovins (interprofession) Patrick Soury. Même si en France, les taux de remplacement des départs à la retraite dépassent les 90 % en ovins lait et viande, le président appelle à « ne pas baisser la garde ». En effet, si le nombre d’installations tend à se stabiliser, « les nouveaux éleveurs s’installent avec des cheptels plus petits », relève Ophélie Theuma, d’Interbev. Résultat : au niveau national, les effectifs d’ovins et les volumes produits sont en recul.
