La campagne de vaccination contre le Covid-19 a démarré depuis le 3 janvier en Isère. Les publics prioritaires sont en cours de vaccination. Le point avec le centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes (Chuga), vendredi 8 janvier.
Il ne faut pas baisser la garde, les risques sont encore trop grands. Le mot d’ordre au centre hospitalier universitaire est clair. La situation est encore critique avec de nombreuses entrées tous les jours dont 10% en réanimation. « La pression diminue par rapport au mois de décembre et surtout par rapport au pic du 18 novembre. Mais nous sommes quand même sur une phase de plateau dont nous ne connaissons pas l’évolution future », précise Monique Sorrentino, directrice du CHU lors d’une conférence de presse donnée vendredi 8 janvier. Cependant tous les intervenants autour de la table se disent « rassurés par le comportement de la population pendant les fêtes », et n’ont pas l’impression que l’épidémie reparte dans l’autre sens.
Si l’optimisme règne au sein du corps médical, c’est aussi grâce au démarrage de la vaccination. Elle se met en place d’abord pour le personnel soignant exposé et pour les résidents en Ehpad dont les risques d’exposition présentent un vrai danger de mort. Tous les intervenants qui œuvrent pour l'orchestration de ce processus regrettent les polémiques lancées sur les « retards » dans la mise en place. « Le super congélateur a été livré le 23 décembre, qualifié (opérationnel, ndlr) le 28, les premières doses livrées le 30 », précisent les praticiens. Une avancée rapide compte tenu de l’infrastructure particulière nécessaire à mettre en place. - 80° pour la conservation, pas plus de 5 jours au réfrigérateur, temps de conservation de 6 heures quand le soluté (chlorure de sodium) est ajouté pour obtenir les doses individuelles. Le processus est fragile et donc oblige une procédure millimétrée, afin de ne pas prendre de retard ni de perdre des doses, trop précieuses. 11 000 ont été livrées en semaine 1, complétées par 3 000 de plus en semaine 2.
Vendredi 8 janvier, 1 500 doses étaient comptabilisées comme injectées aux patients. « Nous doublons le nombre de vaccination tous les jours », constate la directrice de l’établissement. Car, en parallèle, il faut aussi prévoir et implanter les lignes de vaccination. Elles comprennent environ 120 personnes à vacciner (dont il faut gérer le flux de rendez-vous) et cinq ou six intervenants pour injecter les doses ou assurer tout le travail de traçabilité. Une gestion pointilleuse qui monte peu à peu en puissance mais qui doit tenir compte de la nécessité de présence des personnels soignants au sein des établissements. L’équilibre est donc toujours délicat.
De nouveaux centres de vaccination vont ouvrir rapidement grâce à l’intervention des intercommunalités, du Département de l’Isère et des communes qui mettent en place toutes les infrastructures nécessaires. La métropole grenobloise vient d’annoncer la mise à disposition d’Alpexpo pour y implanter un centre de vaccination.
La vaccination des plus de 75 ans devrait démarrer dès le 18 janvier. Les prises de rendez-vous seront soit en ligne soit à un numéro dédié.
Une conférence en vidéo sur le site You Tube du CHU aura lieu le 14 janvier à 18 heures pour répondre à toutes les questions.