Grandes cultures
A chaque structure de sol son degré de fertilité

Morgane Poulet
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Le 10 février, l’Isara, la Chambre d’agriculture de l’Isère et Arvalis expliquaient par visioconférence que connaître la structure de son sol permettait d'en exploiter tout le potentiel de fertilité.

A chaque structure de sol son degré de fertilité
Quatre systèmes ont été organisés pour étudier la fertilité des sols : deux céréaliers sans apport de matière organique sur différents sols, une polyculture élevage avec apport de matière organique et du maïs semence avec apport de matière organique.

L'Isara, la Chambre d’agriculture de l’Isère et Arvalis expliquaient par visioconférence, le 10 février, que la structure du sol avait une incidence sur son degré de fertilité. Connaître la composition de ses terres permettrait donc d'en exploiter toutes ses capacités et d'optimiser la pousse des plantations.

Le réseau Nord Isère

Pour analyser la capacité du sol à être fertile, le réseau Nord Isère a été créé en 2016 par les différents organismes de recherche. Il s’agit d’un projet collaboratif qui s’achèvera en 2022 et dans lequel des expérimentations de systèmes de culture sont menées dans des fermes.
Le réseau est composé de quatre systèmes mis en place dans quatre exploitations pilotes : un système céréalier sans apport de matière organique sur sol sableux superficiel, un autre sur sol limon-sableux, un système de polyculture élevage avec apport de matière organique sur sol sablo-argilo-limoneux et un dernier système de production de maïs semence, avec apport de matière organique et sur sol sablo-argilo-limoneux.
Pour l’heure, ce projet a permis de montrer qu’il n’y avait pas ou peu d’augmentation des vers de terre, peu importe le système utilisé. Néanmoins, il faut savoir qu’avec un système en semis direct, la biomasse de vers de terre est plus importante, de même que leurs variétés. Les anéciques sont ainsi dominants.
Il faut également compter sur la réduction des perturbations mécaniques, qui favorise les anéciques. Les apports réguliers de matière organique fraîche, de même que la pratique réussie des couverts végétaux, favorisent la densité et la diversité des vers de terre.
L’amélioration de l’activité biologique en semis direct est confirmée par le poids des lombrics collectés pour des tests à la bêches. Il y en a en moyenne 8,36g par bêchée en labour et 12,16g par bêchée en semis direct.

Structure du sol

Les recherches effectuées permettent de mettre en évidence le fait que la fertilité des sols repose sur la structure même du sol, sur son état organique ainsi que sur la biodiversité qui y règne.
Même lorsque l’habitat est considéré comme étant favorable, il faut que le terrain ait de bonnes ressources nutritives. Ces dernières se composent de matières organiques et servent d’énergie à l’ensemble des micro-organismes qui la transforment et qui renouvellent également leur habitat.
Les études montrent également qu’il faut prendre en compte le fait que la fertilité du sol n’est pas stable : elle évolue en fonction du climat, mais aussi en fonction des pratiques culturales mises en œuvre. Ces dernières agissent sur le sol, et notamment sur son apport en carbone. Par exemple, à 10 cm de profondeur, un système en semis directs stocke plus de carbone qu’un autre système.
Il doit également toujours y avoir une entrée de matière organique fraîche et suffisante afin de servir d’énergie aux organismes présents dans le sol. Ces derniers doivent pouvoir transformer ces matières et faire en sorte qu’elles s’associent aux minéraux contenus dans le sol pour créer une structure cohérente.

Dix ans d'études

Pour obtenir ces résultats, dix ans de travail ont été nécessaires à Arvalis Institut du Végétal, Oxyane, Isara Lyon, les Chambres d’agriculture de l’Ain, de l’Isère et du Rhône. Regroupés en 2011, les centres de recherche souhaitaient mettre en place des essais sur le semis direct en région Auvergne-Rhône-Alpes. Les financements ont émané du Pep et de Pépites et devaient permettre d’étudier, à travers ce type de culture, les modalités de la fertilité du sol en Rhône-Alpes.

Morgane Poulet

1g de sol, c'est...

- 1 000 espèces de bactéries dans le sol
- 100 000 espèces de champignons
- 1 à 3 mètres d’hyphes de champignons
Un quart de la biodiversité mondiale réside dans les sols.
Et dans 1m² de sol, il faut compter 1 000 espèces d’invertébrés.