FRUITS ET LÉGUMES
Décret emballages : Interfel satisfait avec quelques nuances

Globalement satisfait du projet de décret sur les emballages plastiques pour les fruits et légumes fragiles, Interfel exige cependant trois ajustements « de bon sens ».

Décret emballages : Interfel satisfait avec quelques nuances
©Amandine Priolet

Le 25 mars, le président d'Interfel Laurent Grandin a indiqué qu'il demanderait « trois ajustements de bon sens » au ministère de la Transition écologique au projet de décret sur les exemptions temporaires à l'interdiction d'emballages plastiques. Ce texte, dont la rédaction a fait l'objet d'une consultation publique achevée le 30 mars, porte sur les fruits et légumes frais non transformés, présentant un risque de détérioration s’ils sont vendus en vrac. Premièrement, l'interprofession veut inscrire noir sur blanc que l'interdiction du plastique ne concerne pas les fruits et légumes prêts à l'emploi, parés (épluchés, Ndlr.) ou sommairement préparés. « Si vous parez des produits et que vous ne les protégez pas, vous avez un risque bactérien et donc un risque de fragilité du produit, donc vous  devez absolument les protéger », souligne Laurent Grandin.

Préciser la maturité

Deuxièmement, Interfel souhaite préciser l'exemption concernant les fruits mûrs à point ou cueillis à maturité. Elle veut spécifier que l'on parle de « maturité effective pour une consommation et non de maturité physiologique » afin d'inclure, notamment, les fruits faisant l'objet d'un affinage (poire, banane, avocat).  « Nous proposons la rédaction suivante : fruits mûrs à point, c'est-à-dire présentant les caractéristiques de produits cueillis à pleine maturité », indique Laurent Grandin. Troisièmement, l'interprofession veut élargir le décret à certains fruits laissés sur la touche. « Il y a quelques produits qu'on souhaite rattacher à certaines catégories du décret. Par exemple, le cassis a été oublié des fruits rouges ; la prune a été oubliée de la famille des prunus qui regroupe les abricots, pêches et nectarines », souligne Laurent Grandin. Interfel souhaite aussi préciser que les attaches ne sont pas considérées comme des emballages. Et, elle relaiera la demande de l'AOP pêches et abricots de France qui veut reporter au 30 décembre 2023 l'interdiction du plastique, qui lui incombe pour l'instant le 30 juin de la même année, soit en pleine saison des fruits à noyau.

Accueil européen

« Si nous sommes entendus sur ces trois points, alors nous ne ferons pas de recours juridique franco-français », a assuré Laurent Grandin. Le président d'Interfel pense toutefois que la France pourrait être attaquée sur le décret pour « entrave aux échanges » par ses voisins européens qui exportent des fruits et légumes vers l'Hexagone. « Les solutions dans un marché unique ouvert ne passent que par des décisions harmonisées à niveau européen », estime Laurent Grandin. « Le projet de décret a été notifié à l'Europe. Elle a jusqu'à mi-juin pour y répondre et consulter les parties prenantes : ONG et organisations professionnelles. Je crains que cela tourne mal pour la France. »

L.M