Glyphosate
La fiabilité des études utilisées par les agences remise en cause
« Parmi ces études, quelques-unes sont acceptables, mais la majorité sont un désastre ».
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Deux toxicologues de renommée internationale estiment que la grande majorité des 53 études qui ont fondé en 2017 l’opinion des autorités européennes sur la génotoxicité du glyphosate « ne remplissent pas les critères de conformité attendus », rapporte Le Monde, dans un article paru le 2 juin.
Cette analyse qu'a pu consulter Le Monde ainsi que plusieurs médias européens a été commandée aux scientifiques par l’ONG SumOfUs, suite à un jugement de la Cour de justice de l’'UE en 2019, obligeant l'Efsa à communiquer ce corpus.
« Parmi ces études, quelques-unes sont acceptables, mais la majorité sont un désastre », explique, au Monde, le professeur Siegfried Knasmueller, également éditeur en chef de la revue Mutation Research/Genetic Toxicology and Environmental Mutagenesis.
Une majorité d'entre elles seraient inclues dans le dossier qui doit permettre de prolonger l'utilisation du glyphosate en Europe ou pas à partir de 2022.
Le quotidien rappelle que le Circ estime depuis 2015 que le glyphosate est un « cancérogène probable » et qu’il existe des « preuves fortes » de sa génotoxicité, tandis que les agences réglementaires en Europe et aux Etats-Unis jugent que de telles preuves n’existent pas.
Or si le Circ se base sur une littérature assez large, les autorités sanitaires auraient estimé « non fiable la littérature scientifique sur le sujet, et ont essentiellement fondé leur expertise sur les études confidentielles fournies par les firmes », selon Le Monde.