Afin de mieux cerner les usages actuels et les besoins futurs des agriculteurs vis-à-vis des outils numériques, la chambre régionale d’agriculture a lancé une enquête en ligne entre le 26 août et 26 octobre 2024. 274 agriculteurs représentant tous les départements et les filières de la région ont répondu. Bilan et état des lieux.
En région, les agriculteurs les plus connectés sont les viticulteurs et les arboriculteurs, notamment pour la gestion financière ou la comptabilité (83 %) et la vente de produits (33 %). « Le numérique est un moyen de vendre notamment pour la viticulture, l’horticulture, l’apiculture et la culture fruitière », souligne l’enquête. Pour ce faire, les agriculteurs utilisent principalement les réseaux sociaux (60 %) ; leur propre site web (35 %) ou une boutique en ligne gérée par un tiers pour vendre à des particuliers (26 %). Les agriculteurs qui surfent sur les réseaux sociaux, ils le font aussi pour discuter avec d’autres agriculteurs (80 %), des conseillers agricoles (49 %), des clients et coopératives (46 %) ou des fournisseurs (35 %). « Ce sont davantage les producteurs de céréales et oléoprotéagineux qui communiquent avec les conseillers agricoles via les réseaux », précise l’enquête. Autre enseignement : 53 % des agriculteurs utilisent le numérique pour piloter ou réaliser leur production. Ce sont les arboriculteurs (82 %) et les éleveurs de bovins lait (68 %) qui utilisent le plus les outils de pilotage de la production. Parmi les technologies les plus utilisées par les agriculteurs, on retrouve : les objets connectés (47 %) ; le GPS et systèmes de guidage (40 %) ; les outils de traçabilité (38 %) ; les capteurs de données (27 %) ; les robots (14 %) et les drones (4 %). « Les objets connectés sont un peu plus présents dans les cultures fruitières. Plus de 70 % des exploitations de céréales et grandes cultures utilisent des GPS et systèmes de guidage. Les outils de traçabilité sont davantage présents chez les cultivateurs (céréales, fruits, légumes...) que chez les éleveurs », résume l’enquête. Concernant l’accès à Internet, 19 % des agriculteurs se disent « très satisfaits » ; 48 % « satisfaits » ; 20 % peu satisfaits et 13 % pas satisfaits.
Les attentes et difficultés
A la question, quels bénéfices percevez-vous dans l’utilisation du numérique ? La plupart des agriculteurs voient le numérique comme un moyen de gagner en efficacité, de réduire les coûts liés aux intrants (eau, engrais) et de mieux gérer leurs cultures et élevages grâce à des outils de précision (capteurs, imagerie satellite, outils de traçabilité). Pour d’autres, la collecte et l’analyse de données en temps réel (météo, état des sols) offrent une meilleure réactivité face aux aléas climatiques et autres imprévus, permettant une agriculture plus réactive et plus durable. Enfin, l’amélioration des conditions de travail grâce des solutions automatisées ou robotisées et la simplification des tâches administratives permettant de réduire la charge mentale pour se concentrer sur les activités de production figurent également dans les attentes des agriculteurs. Dans les difficultés rencontrées : 54 % des sondés estiment que l’usage d’outils numériques représente un coût élevé ; 51 % disent manquer de temps et 48 % de connaissances de ces outils.
Les besoins
Les deux tiers (67 %) des agriculteurs déclarent être prêts à investir dans des outils ou des équipements numériques. Ils seraient 59 % disposés à faire appel à un conseiller numérique d’une chambre d’agriculture si ce service était proposé ; 53 % à participer à des formations collectives et 38 % prêts à payer un accompagnement dans le numérique. Les principaux domaines dans lesquels les agriculteurs disent avoir un besoin d’aide figurent : la sécurisation des données ; les démarches administratives en ligne ; la prise en main d’un équipement informatique ; l’amélioration de la connexion Internet ; communiquer en ligne. « Avec ce rapport, nous souhaitons apporter des bases solides pour guider nos actions futures et offrir aux agriculteurs les moyens de s’approprier les outils numériques en toute confiance », explique Benoit Claret, vice-président de la chambre régionale d’agriculture, en charge du numérique.