L'industrie agroalimentaire propose de plus en plus de produits ultra-transformés. Les scientifiques de l'Inrae proposent une méthode, les 3 V, pour rééquilibrer notre régime alimentaire.
La dérive vers le recours à des produits ultra-transformés a poussé les chercheurs à proposer des outils aux consommateurs permettant de rééquilibrer leur alimentation et à favoriser la relation alimentation-santé globale de l’individu. C’est ainsi qu’est née l’approche des 3 V. L’alimentation va influer sur la santé par le ratio produits animaux/végétaux (Végétal en majorité), le degré de transformation (Vrai), et par la diversité des aliments (Varié).
Des produits vrais
La préconisation scientifique est donc d’approcher un équilibre de 85 à 100 % de produits « Vrais », contre 0 à 15 % de produits ultra-transformés. On joue là sur l’effet « matrice » des aliments.
Les chercheurs préconisent également d’être attentif à la composition de l’alimentation en favorisant une portion de 85 % de « Végétal » pour 15 % de produits d’origine animale.
La troisième dimension, la Variété (si possible bio, local, de saison) amène une diversité de sources complémentaires de nutriments.
La polyculture élevage est bien placée
Pour répondre à ces indications, Anthony Fardet, chercheur à l’Inrae de Clermont-Ferrand, spécialiste de la nutrition humaine, estime que le système agricole le mieux adapté est celui de la polyculture-élevage de taille moyenne en agroécologie. Il correspond à l’agriculture développée en Isère et dans la plupart des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Bio, local, de saison
« L’idée est de rééquilibrer le bio, le local et de saison, analyse-t-il. Si on transforme en relocalisant, on a moins besoin d’ultra-transformation. Du bio oui, mais pas de provenance de l’international ou hors saison ou ultra-transformé. Du local, oui, mais attention à l’hyper localisme qui peut engendrer un manque de diversité lié aux saisons. »
Le chercheur veut être clair : « Freiner l’ultra-transformation, ce n’est pas être anti-industriel, mais plutôt prôner une meilleure transformation, développer des produits industriels de meilleure qualité. On a été trop loin dans l’ultra-transformation. »
JME
Pour en savoir plus : La matrice crée du lien.
Les produits de la marque IsHere et du Pole agroalimentaire de l'Isère bien notés
Des risques pour la santé
Selon 215 études épidémiologiques, les risques des aliments ultra-transformés sur la santé se traduisent par :
Des surpoids et de l’obésité
De l’hypertension
Un syndrome métabolique
Une stéatose hépatique (foie gras humain) du diabète de type 2 même chez des jeunes enfants ou adolescents
Des maladies cardiovasculaires
De la dépression
Des cancers
Une masse musculaire plus faible…
Une mortalité précoce toutes causes confondues.