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Div’Agri : le soutien de la Région se prolongera après 2023

L’association Div’Agri œuvre en Auvergne-Rhône-Alpes pour préserver et encourager la diversité végétale et animale de la région. Son assemblée générale du 2 septembre a permis de faire le bilan des avancées de l’association et de son avenir.

Div’Agri : le soutien de la Région se prolongera après 2023
Destinée à un élevage de plein air, la race de porc Bressan-Savoisien a été présentée lors de l’assemblée générale de Div’Agri. ©Zoé Besle

Fondée en 2013, Div’agri rassemble une vingtaine de structures disséminées dans toute la région comme Divaporc, Grain’Avenir, le CRBA ou l’association Les fruits trouvés. L’association, impulsée par la Région pour structurer, préserver et augmenter la diversité agricole de son territoire, a accompli du chemin depuis sa création. Le 2 septembre dernier lors de son assemblée générale à Charly, Guy Durand, président de l’association, a tenu à saluer l’appui de la Région qui lui a permis de continuer à avancer au fil des années. Un soutien qui devrait se poursuivre en 2023, puisque Carlo Caschetta, directeur de l'agriculture, de la forêt et de l'agroalimentaire au service territoires et mobilités à la Région, a confirmé que le renouvellement de la convention liant l’association à la Région « avec un budget au moins équivalent à celui de la précédente ».

La ferme Melchior, laboratoire de la biodiversité à ciel ouvert

L’Assemblée générale n’avait pas été organisée à Charly par hasard : c’est ici que se trouvent la ferme Melchior et le futur institut Vavilov. Conduit par le CRBA, ce lieu unique est à la fois un conservatoire des espèces végétales et un atelier d’expérimentation. « Nous sélectionnons et testons des variétés qui sont issues de la région ou qui se révèlent intéressantes à faire pousser ici », explique Stéphane Crozat, vice-président de Div’Agri et directeur scientifique du CRBA. Sont notamment expérimentées des espèces végétales venues de Russie ou d’Arménie capables de résister à de grandes amplitudes thermiques. Chaque année, les variétés sont d’abord caractérisées, avant qu’une sélection participative ne soit effectuée avec des agriculteurs et des chefs. Des analyses en laboratoire sont ensuite effectuées avec l’appui de l’agricampus Laval, puis approfondies avec des chercheurs du CNRS, de l’ENS et de l’Inrae. Cette année, le travail a notamment porté sur trois-cents variétés de céréales. En parallèle, cinquante variétés de sorgho sont toujours à l’étude. Des tests de culture vont être menés en plein champ une fois les meilleures variétés sélectionnées et disponibles en graines. Le sorgho sera ensuite transformé en fourrage, afin de voir si les animaux l’apprécient.

La diversité agricole, levier économique et écologique

Cette journée au domaine Melchior a également permis de montrer l’avancée de la race de porc Bresse-Savoie. Antoine Marzio, président de l'association Div’porc AuRA, a présenté deux spécimens de ces cochons noirs et blancs. Outre la « reconstruction » d’une race disparue depuis plus de cinquante ans, l’objectif est de destiner ce porc élevé aujourd’hui en intérieur à une agriculture de plein air. Une fois la nouvelle race stabilisée d’ici 7 à 8 ans, Div’Porc vise un cahier des charges strict : dix porcs à l’hectare maximum, élevés en plein air sur des parcours et abattus au minimum après douze mois d’existence. Ce porc premium, proche de la race ibérique, sera notamment destiné à des salaisons avec un prix de vente proche des 5,50 € / kilo de carcasse, soit cinq fois plus cher que les prix actuels du marché. Outre l’amélioration des conditions d’élevage porcin, cette nouvelle race représentera aussi un marché plus lucratif pour les éleveurs.

Zoé Besle