FEVAO
Les 11 AOP Viande de France échangent, s'entraident et communiquent

Les représentants des onze AOP Viande de France étaient réunis en assemblée générale aux Estables (Haute-Loire) le 23 octobre dernier, autour du président Michel Oçafrain.

Les 11 AOP Viande de France échangent, s'entraident et communiquent
Des éleveurs de huit AOP viande sur onze étaient présents, vendredi 23 octobre, aux Estables sur l'aire du Fin Gras du Mézenc, pour l'assemblée générale de la Fevao (Fédération des AOP Viande de France). (Crédit : HLP43)

Portant fièrement les couleurs de leurs fleurons locaux, venus du Mont-Saint-Michel, de la Baie de Somme, de la Bresse, de Charolles, de Camargue, de Corse, du Pays Basque… des éleveurs de huit AOP viande sur onze étaient présents, vendredi 23 octobre, aux Estables (Haute-Loire) sur l'aire du Fin Gras du Mézenc, pour l'assemblée générale de la Fevao (Fédération des AOP Viande de France).

Mesures sanitaires obligent, seuls un à deux représentants de chaque AOP avaient fait le déplacement pour cette rencontre annuelle. Le président de la fédération nationale, Michel Oçafrain, du Pays Basque et représentant de l’AOP viande de porc Kintoa, ne cachait pas son plaisir de voir ainsi réunies toutes ces filières (seules trois manquaient à l'appel) avec une ligne de conduite définie en décembre 2019 lors de l'assemblée générale constitutive au Mont-Saint-Michel.

Les mêmes idées, une même passion

Lors d'un point presse, le président a rappelé les raisons de la création de la fédération nationale. En premier lieu, les représentants des onze AOP voulaient se connaître et dès leurs premiers échanges, ils se sont très vite aperçus qu'ils partageaient les mêmes idées et une même philosophie. Mais aussi une passion commune : celle de l'élevage, de races locales, de produits de qualité, du bien-être des animaux et du respect des consommateurs. Ils ont également mis en évidence des problématiques communes, sur lesquelles ils vont travailler ensemble. Echanger et s'entraider, c'est l'objet même de cette fédération. « Au lieu de rester isolés et de perdre du temps, de l'énergie et de l'argent, chacun dans son coin, nous voulons travailler ensemble pour sortir la tête de l'eau et pérenniser nos AOP », avance Michel Oçafrain.

Un audit est en cours pour recenser les problématiques rencontrées par chacune des AOP et très souvent partagées par toutes. Sur le plan sociétal, tous sont concernés par les questions environnementales, le bien-être animal ou encore le lobby végétarien ou vegan. Les organismes de défense se battent aussi sur les aspects juridiques qui entourent les appellations, incluant le nom, le logo, le cahier des charges, etc. Sur le terrain, les AOP doivent également gérer des contraintes techniques : maintien des abattoirs, plans de contrôle, cohérence des cahiers des charges, sans parler des spécificités propres à chacune.

Communiquer plus et mieux

Ce troisième volet d'action de la Fevao est la communication auprès des consommateurs et des professionnels autour de ces filières. Et le chantier est vaste. Actuellement, les professionnels se sont lancés dans l'élaboration de documents de présentation de la fédération et des onze AOP qui la composent, afin d'avoir un outil commun, pour bien asseoir cette volonté de fédérer, et même de parler d'une seule voix.

Les onze AOP présentent des similitudes mais aussi de grandes disparités : le nombre d'éleveurs et d'animaux concernés, le territoire, les débouchés, la notoriété… Avec cependant une même ambition : « Guidés par une foi qui nous mène jusqu'au bout », selon les mots du président du Fin Gras du Mézenc Bernard Bonnefoy, ces défenseurs d'une race, d'un territoire, d'un savoir-faire, d'une identité, « voyagent à travers leur produit » et invitent les consommateurs à les suivre.

Suzanne Marion