Politique territoriale
Un budget toujours offensif

Le Conseil départemental de l’Isère va à l’encontre de la situation économique générale qui pousserait les élus à réduire la voilure. Le budget traduit cette volonté de rester dans une dynamique imprimée depuis plusieurs années. 

Un budget toujours offensif
Julien Polat et Jean-Pierre Barbier lors de la présentation du budget du Conseil départemental 2023.

Une situation sereine et maitrisée. Jean-Pierre Barbier et Julien Polat, respectivement président et vice-président du Conseil départemental de l’Isère, ont proposé un budget de l’institution pour 2023 correspondant à ces caractéristiques.  

Peu de marge de manœuvre

« Malgré une inflation de plus de 6%, notre budget de fonctionnement n’augmente que de 3,5%, se réjouit Jean-Pierre Barbier. Nous faisons face aux hausses des énergies, du carburant, des denrées alimentaires dans les cantines scolaires, mais nous avons les reins solides. Notre gestion budgétaire est sérieuse. » 

Malgré toutes ces contraintes, le budget départemental veut rester offensif. Les investissements resteront à un niveau élevé de plus de 400 millions d’euros. Cela permet de rénover les bâtiments dépendant du conseil départemental, notamment les collèges, en matière thermique et d’accessibilité, mais aussi de poursuivre le déploiement de la fibre optique dans tout le territoire isérois, « une nécessité avec la généralisation du télétravail ». Toujours aux côtés des communes et des intercommunalités, le Département va continuer à aider la rénovation des écoles maternelles et primaires. « Nous proposons une bonification de 10% d’aides supplémentaire pour les projets qui permettent de faire baisser de plus de 40% les dépenses énergétiques des bâtiments, souligne Jean-Pierre Barbier. Nous voulons lutter contre les passoires énergétiques pour faire diminuer les dépenses à l’avenir liées à ces consommations et apporter une contribution à un meilleur environnement ». 

Un satisfecit d’autant plus justifié selon lui, que « l’autonomie des départements disparaît », fait remarquer Julien Polat. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est retirée aux départements, l’Etat s’engageant à la compenser entièrement. « Notre seule marge de manœuvre réside dans les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), qui constituent une partie des « droits de notaire » payés par les acheteurs de biens immobiliers. » « Nous avons porté notre taxe au maximum autorisé de 4,5%, en étant parmi les derniers départements à le faire », souligne Jean-Pierre Barbier. Ce niveau de prélèvement est en vigueur depuis le 1er juin. 

Toujours deux euros

Côté dépenses de fonctionnement, la protection des plus fragiles, mission essentielle et obligatoire du Département, représente 58% des sommes allouées. « Nous viendrons au secours des établissements de santé, médico-sociaux, des collèges ou des Ehpad au regard de leurs dépenses énergétiques. Nous assumons aussi les augmentations inhérentes au Ségur de la santé, qui nous ont été imposées par l’Etat sans concertation. » Côté collèges, le coût des repas à la cantine sera toujours de deux euros pour tous les élèves, « une aide indispensable en milieu rural alors que les habitants sont souvent obligés de se chauffer au fuel, de se déplacer avec leur voiture et subissent comme les autres l’augmentation des prix alimentaires », plaide-t-il. 

Le budget agricole, qui ne fait plus partie des prérogatives du Conseil départemental, est cependant maintenu à 10 millions d’euros grâce à une convention avec la Région qui lui permet d’intervenir en la matière. « Nous doublons ainsi le budget consacré par le Conseil régional à l’agriculture iséroise », se réjouit le président. 

Jean-Marc Emprin

Les grandes lignes du budget agricole

Le laboratoire vétérinaire départemental est un des plus gros postes de dépenses en matière agricole pour le Département : 1,5 million d’euros permettant ainsi un soutien indirect aux filières d’élevage iséroises. 

L’abattoir de Grenoble-Le Fontanil verra une participation de 520 000 euros afin de soutenir les investissements de requalification de l’outil et l’accueil de nouvelles entreprises au cœur de son site. 

Le pôle agro-alimentaire (PAA) reçoit plus de 200 000 euros afin de développer la marque IsHere et de soutenir l’association porteuse. 

Le Département interviendra également dans le projet agroenvironnemental du Grand Sud-Isère, mais aussi dans toutes les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) concernant l’ensemble du territoire isérois. 

Une aide en faveur des agriculteurs ayant souffert de la sécheresse 2022 d’un montant de 500 000 euros au titre des calamités agricoles a également été soumise à l’approbation de l’assemblée. 

JME