Le 27 novembre, la Communauté de communes de l’Oisans votait son nouveau plan pastoral.
Le 27 novembre, les membres de la Communauté de communes de l’Oisans se réunissaient à Bourg-d’Oisans pour voter les différents projets proposés dans le cadre du Plan pastoral, qui court de 2021 à 2026. L’objectif de ces projets est d’améliorer le travail et les conditions de vie des alpages, mais aussi de favoriser l’économie touristique inhérente à ces lieux.
Chacun des projets proposés a été accepté.
Amélioration des connaissances
Dans la commune d’Auris, le projet déposé est celui d’une étude préalable à la création d’une Association foncière pastorale (AFP) autorisée. Il s’agit de faire passer l’AFP libre existante en AFP autorisée et d’ainsi agrandir le périmètre d’action. Ce dernier devrait atteindre 927 ha, réunir 650 propriétaires et 4 000 parcelles. Il faudra limiter l’enfrichement des zones pastorales, sécuriser le foncier et éviter l’abandon de secteurs à intérêts environnementaux et paysagers. Initialement prévu à 11 808 euros, le projet a été réévalué à 15 504 euros.
Le deuxième projet présenté est celui de la communauté de communes de l’Oisans qui souhaite accompagner les AFP pour faciliter et améliorer leur fonctionnement, de 2024 à 2026. Pour y parvenir, les élus de la structure expliquent avoir principalement besoin de créer du lien avec les éleveurs pour la recherche de nouveaux repreneurs, de rédiger une convention pluriannuelle ou des baux ou encore d’intervenir sur des points juridiques. 35 760 euros seront nécessaires.
Liens entre pastoralisme et tourisme
La communauté de communes aimerait aussi valoriser les alpages et leurs activités auprès des touristes. Cette démarche, née en 2012, s’oriente en 2024 vers la gestion du troupeau par les éleveurs et les bergers. Il s’agirait de proposer un programme d’animations, comme des sorties en alpage ou encore la projection de films. D’un montant de 9 690 euros, ce projet serait mis en œuvre par la Maison des alpages, la Fédération des alpages de l’Isère (FAI) et par Oisans tourisme.
Travail en alpage
La commune de Vaujany aimerait quant à elle aménager un logement de berger au col du Couard plutôt que réhabiliter la petite cabane Cochette. Le nouvel emplacement choisi serait ainsi plus adapté à la conduite pastorale qui comprend tout de même environ 1 700 ovins.
Le logement sera adapté aux normes et les conditions de vie et de travail du berger ainsi améliorées, notamment dans un contexte de prédation. Un terrassement et des plots en béton seront construits et l’ossature du chalet de 20 m2 sera en bois, comprenant une pièce de vie, un couchage, une salle d’eau et des toilettes sèches. Du photovoltaïque sera installé en toiture, de même qu’un frigo basse consommation, un chauffe-eau au gaz plutôt que solaire afin de réduire les coûts et des puits perdus. Du bardage en tôle gris a été préféré plutôt que du bois car le chalet étant situé à 2 300 m d’altitude afin de limiter l'impact visuel. Le coût total s’élève à 81 711 euros, dont 10 000 euros pour l’héliportage.
Villard-Reculas souhaite de son côté totalement refaire l’intérieur de son chalet d’alpage. Le bâtiment date en effet des années 1950 et a déjà subi des travaux de gros œuvre. L’objectif est d’améliorer les conditions de vie et de travail des bergers et des éleveurs tout en renforçant le patrimoine bâti de la commune. L’étanchéité des sols sera faite, de même que l’isolation, des éléments de menuiserie seront remplacés et un espace de vie avec point de chauffe, couchage et sanitaires sera créé. Le coût prévu est de 64 800 euros.
Accès aux ressources naturelles
La commune de Mizoen souhaite de son côté mettre en place une réserve d’eau dans l’alpage de Sitrière et Clot de Lort. Ce dernier, repris en 2017 par un groupement pastoral de quatre éleveurs, a été aménagé en concertation entre le groupement, l’AFP et la commune.
Il s’agit désormais d’optimiser l’accès à l’eau, de pérenniser les installations pastorales de la partie haute de l’alpage et d’anticiper les problèmes liés au changement climatique. Il y a trois ans, l’achat d’une réserve souple de 200 m3 a été réalisé. Le coût était d’environ 15 000 euros alors que pour l’équivalent en dur, il fallait compter 100 000 euros pour stocker seulement 30 m3. Le même problème d’accès à l’eau se pose désormais pour la partie basse de l’alpage. Une réserve souple de 150 m3 sera achetée, des connexions créées entre le captage et la réserve, un tuyau d’alimentation installé ainsi qu’une clôture de protection. Il faut compter 26 827 euros d'investissements.
L’AFP de Sarenne souhaite débroussailler le lieu-dit des Chazeaux, situé dans une zone Natura 2 000. Cette AFP comprend 500 propriétaires, 2 000 parcelles et 1 400 ha. La partie basse est utilisée par trois éleveurs locaux en bovins. L’objectif est d’augmenter la valeur pastorale de la zone d’environ 20 ha grâce au débroussaillage, mais aussi de maintenir les espaces ouverts et de permettre l’accès aux tracteurs. Les buissons, ronciers et églantiers seront donc arrachés à la pelle araignée sur 21 000 m2. Les rémanents seront broyés par un broyeur mécanique et un léger travail du sol sera effectué pour favoriser la reprise de la prairie. L’opération coûtera 1 848 euros.
Il s’agit aussi de débroussailler le secteur des Granges à Saint-Christophe-en-Oisans. L’AFP s’étend sur 6 000 ha et aimerait éviter la fermeture du paysage, permettre l’accès aux ressources fourragères et sécuriser le déplacement des animaux en retirant le bois pouvant les blesser. Le travail sera aussi réalisé avec une pelle araignée pour la même somme.
Du débroussaillage est aussi prévu sous le village de l’AFP Villard-Reymond pour pérenniser l’exploitation pastorale des anciens prés et pour soutenir l’ouverture du milieu.
Enfin, pour animer le plan pastoral 2024, la communauté de communes aura besoin de 7 605 euros.