Chevreaux
Cabris : l'arrêt de collecte ne doit pas tout stopper

La vente de cabris connaît un engorgement par disparition des débouchés commerciaux classiques. Pour les fins de lots, une stratégie de transformation peut étaler la consommation et donc reporter les ventes.
Cabris : l'arrêt de collecte ne doit pas tout stopper

En cette période mouvementée de covid-19 et de confinement, la vente des cabris à 10 jours est devenue impossible : les débouchés à l'export se sont taris, les congélateurs des principaux abatteurs sont pleins, les engraisseurs ont décidé d'arrêter les collectes... Or, la période de mise-bas n'est pas encore finie chez un certain nombre de chevriers. Il va donc falloir les engraisser, mais pour quels débouchés ?

Stratégie variée

Pas de solution miracle, c'est à chacun d'apprécier la stratégie à adopter en fonction du nombre de chevreaux qu'il a, de la date à laquelle ils seront prêts, de son réseau commercial et de sa trésorerie. Il va certainement falloir panacher entre différentes solutions.
La vente en frais : elle se situe de février à avril avec un pic à Pâques auprès d'une clientèle avertie. Les chevreaux nés actuellement vont être prêts pour mai ou juin. Il risque donc d'être compliqué de les vendre en frais, même si c'est la vente la plus rentable.
Reste la transformation : terrine, plats cuisinés ou saucisson. Elle peut être faite en prestation de service en Isère ou dans les départements limitrophes : Ardèche et Drôme principalement. L'intérêt de la transformation est de décaler la vente dans le temps. Une conserve se garde deux ans minimum, un saucisson 1 à 2 mois minimum.

Une clientèle ciblée

Pour les conserves, l'inconvénient est la mise de fond initiale : la fabrication d'une conserve coûte  de 3,5 €/bocal pour une terrine à 6.5 €/ bocal pour un plat cuisiné. Quand on rajoute la matière première, la main-d'œuvre et le transport , le prix de vente minimal est de l'ordre de 6 € pour une terrine à 18 € pour un plat cuisiné. Il faut donc avoir une clientèle qui a le pouvoir d'achat et apprécie le chevreau...

En charcuterie

Pour le saucisson, pour avoir un bon rendement carcasse et une qualité de produit, il faudra s'orienter vers un chevreau sevré et un élevage un peu plus long au pré. Les retours de producteurs qui font du saucisson avec leurs réformes mâles ou femelles sont bons. L'avantage de cette solution est d'avoir un produit commercialisable sur l'été, début d'automne, qui peut se manger à l'apéritif, dans un moment convivial.
La première étape, c'est de réaliser un bon engraissement pour éviter les pertes et avoir de bons résultats techniques. Le plus dur est de passer les premiers jours pour leur apprendre à téter. Le site internet d'Auvergne-Rhône-Alpes Elevage donne des conseils techniques

Gilles Testaniere, conseiller transformation fermière, chambre d'agriculture de l'Isère/APFI