Elevage ovin
Cédric, éleveur ovin et moniteur de ski

En montagne, la pluri-activité est une évidence. A l'instar de nombreux collègues, Cédric Fraux est éleveur et moniteur de ski. Deux activités, deux passions, qui lui permettent de gagner sa vie dans son territoire.
Cédric, éleveur ovin et moniteur de ski

Eleveur ovin et moniteur de ski.

Cesont les deux métiers – mais aussi les deux passions – de Cédric Fraux, installé à Lavaldens, dans le sud-Isère.

Pour le jeune agriculteur, « en montagne, la double activité est obligatoire. Je ne suis pas le seul dans cette situation. C'est aussi le cas de presque tous mes collègues ».

S'il avait toujours su qu'il serait obligé de travailler en station en complément de son activité agricole, il espérait bien devenir moniteur de ski. Comme son père.

C'est donc dans ses pas qu'il a marché, en reprenant l'élevage familial en 2013 et en enseignant le ski au sein de la station de sports d'hiver de l'Alpe-du-Grand-Serre depuis 2015.

Cédric Fraux a construit son parcours petit à petit.

Au cours de l'adolescence, il n'était pas convaincu de vouloir être éleveur. Mais il s'est vite rendu compte qu'il était bien chez lui, qu'il aimait l'élevage et que le ski - et surtout son enseignement - était sa passion.

« J'espère avoir un bon contact avec les enfants », souligne-t-il en souriant.

Ce sont donc ces raisons qui l'ont conduit à suivre un Bac STAV, section ski, à La Motte-Servolex, en Savoie, un BTSA « Génie des équipements agricoles » dans le même établissement, et un monitorat de ski.
Ses diplômes en poches, le jeune homme s'est installé au sein de l'exploitation familiale, constituée d'une SAU de 42 hectares : 3 hectares de céréales qui sont auto-consommées, 6 hectares de prairies temporaires (luzerne, ray-grass et trèfle) et le reste en prairies permanentes.

En apportant les modifications nécessaires. « Quand j'ai repris la ferme, j'ai fait construire un bâtiment de 800 m² comprenant la bergerie et un espace de stockage. J'ai fait passer le troupeau de 150 à 230 mères (de races préalpes, mourerous et berrichon) et j'ai réaménagé l'ancien corps de ferme en habitation », explique Cédric Fraux.

La commercialisation de ses bêtes allaitantes se fait en « Label rouge » auprès de la coopérative Agneau soleil.

Pour qu'ils bénéficient de ce label, ses agneaux doivent être abattus à moins de six mois. Il les garde donc en bergerie et monte l'ensemble du troupeau à l'alpage de Roizolle pour l'été (du 15 juin au 30 septembre).

Viabiliser l'exploitation

Cédric Fraux est éleveur toute l'année et, de fin décembre à la mi-mars, il devient aussi moniteur de ski.

Même si ses journées se révèlent parfois bien chargées, surtout à partir de la fin février au moment de l'agnelage, la complémentarité entre les deux activités s'opère assez bien.

D'autant que son père l'aide encore beaucoup dans la ferme. « Mon travail à la station m'aide aussi à viabiliser l'exploitation », assure-t-il.

Le chiffre d'affaires de 62 000€ (en 2018) de la ferme est complété par 14 000 € de revenus supplémentaires en provenance de l'activité ski (seulement 10 000 € cette saison, raccourcie année à cause du Covid-19).

Pour autant, il s'interroge sur l'avenir : « Aurais-je encore le temps d'aller donner des cours de ski à l'Alpe-du-Grand-Serre ? »

Il n'en est pas certain.

Une des solutions pourrait être d'aller enseigner à l'Alpe-d'Huez où le taux horaire des moniteurs de ski est plus élevé.

Mais il ne l'envisage pas pour l'instant.

C'est bien à l'Alpe-du-Grand-Serre qu'il se sent chez lui.

Isabelle Brenguier
Jeunes agriculteurs /

Crédit photo : Cédric Fraux
Un nouveau canton Ja a été créé en janvier 2020 dans la Matheysine.

 

Un nouveau canton JA en Matheysine

Cédric Fraux a le sens du collectif.
Adhérent à la Cuma de la Roizanne, trésorier du groupement pastoral éponyme, il vient de participer à la création d'un nouveau canton « Jeunes agriculteurs » dans le territoire de la Matheysine, dont il est le président.
« Je suis adhérent aux « Jeunes agriculteurs » depuis quatre ou cinq ans. Alors même qu'il n'y avait pas de canton (JA, ndlr) dans le secteur », explique le jeune éleveur. « Je participais aux réunions départementales. Et puis, je me suis rendu compte qu'on était quelques-uns à être installés dans le coin ».
L'envie de rassembler, de constituer un groupe pour parler de la problématique du loup à laquelle il est confronté « pour faire évoluer les mentalités et gagner en crédibilité », l'a convaincu qu'une telle démarche avait du sens et pouvait répondre à un besoin.
Une assemblée générale constitutive a entériné le projet et ce nouveau canton JA compte désormais une dizaine d'adhérents.
Il rassemble les jeunes agriculteurs des 44 communes des territoires de la Matheysine, du Valbonnais et du Beaumont.
Entre autres, il a pour projet de participer à la prochaine fête de la montagne de l'Alpe-du-Grand-Serre et de relancer le comice agricole de Valbonnais.
IB