Le vendredi 7 juin, la coopérative Oxyane a officiellement inauguré son projet d’envergure : la mise en route de sa propre usine de trituration située à La-Côte-Saint-André.
Visite des différentes usines du site en groupes, discours des multiples acteurs politiques et agricoles du territoire isérois et régional, buffet très bien achalandé… Le vendredi 7 juin, l’inauguration du nouveau site de trituration de soja du groupe Oxyane a été à l’image de l’envergure du projet : ambitieux. Situé à La-Côte-Saint-André, cet outil vise à réduire de 70 % la quantité de soja importée pour la consommation animale, qui vient en majeure partie du Brésil. « Nous entendons tout le temps parler de réindustrialisation, décarbonation, souveraineté… Avec ce projet, nous sommes dedans », a assuré le directeur général du groupe Georges Boixo. Une affirmation largement soutenue par le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, venu avec sa casquette de président du conseil d’administration de Sofiprotéol, une société du groupe Avril qui finance des crédits aux entreprises du secteur agricole et alimentaire.
Un objectif de 25 000 t de graines par an
Avec cet outil, la coopérative possède une capacité de traitement de 25 000 t de graines de soja expeller par an. Côté producteur, la surface de soja nécessaire est de 8 000 ha, soit 1 500 ha de plus que la capacité actuelle de ses adhérents dispatchés entre les départements de l’Isère, de la Drôme, de la Savoie, du Rhône et de l’Ain. Pas de quoi affoler pour autant le directeur, qui compte sur quelques achats extérieurs pour la première année et une « politique initiative » menée auprès des adhérents pour les suivantes. « Il faut que les producteurs et les éleveurs trouvent leur intérêt », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse menée en amont de l’inauguration. En réalité, cette culture de printemps comporte plusieurs atouts. Outre le fait de s’intégrer aisément dans les rotations avec d’autres cultures (céréales, légumineuses et tournesol), l’implantation de soja se révèle pertinente dans la lutte contre la chrysomèle du maïs. L’usine, qui a démarré ses essais le 27 mai, tournera 7 jours sur 7, excepté durant deux semaines de maintenance annuelle. Elle triturera 80 % de graines de soja conventionnelles et 20 % de graines de soja issues de l’agriculture biologique. Reste dorénavant à construire le réseau d’acheteurs prêts à se doter de cette protéine végétale locale.
Léa Rochon
Un projet soutenu par les pouvoirs publics
· 1 031 209 € de France AgriMer via France Relance
· 183 428 € de l’Agence de l’Eau
· 139 720 € de l’Europe via le Feader
· 69 860 € de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
· 69 860 € du Département de l’Isère