Covid 19
Le CHU de Grenoble toujours en grande vigilance

La grande prudence imposée par les dernières mesures gouvernementales en matière de Covid s'explique par le taux de remplissage des hôpitaux toujours en saturation de lits avec des personnels exténués.

Le CHU de Grenoble toujours en grande vigilance
Les équipes médicales restent très vigilantes sur l'évolution du nombre de patients hospitalisés.

Le personnel médical est surpris : « On pensait que la décrue serait plus rapide », avance Monique Sorrentino, directrice générale du centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes (Chuga) vendredi 11 décembre. Les chiffres ne se sont pas améliorés aussi vite qu'espéré. « Dans les hôpitaux de l'Isère nous avons 356 patients liés à la Covid soit 2,7 fois le nombre de patients présents au plus fort de la première vague en Isère. »

Une chose est donc sûre : « Le virus circule toujours beaucoup et de manière préoccupante. Nous sommes toujours en grande vigilance car la troisième vague dépendra de la l'attitude de chacun. » Les mesures prises donc par le Premier ministre indiquant un desserrement moins rapide qu'envisagé fin novembre rassurent donc les autorités médicales de l'Isère. 

Besoin de repos

« Il y a une décrue mais le taux de positivité de 10% reste élevé », confirme le professeur Marie-Thérèse Leccia, présidente de la commission médicale de l'établissement. Cette pandémie a un véritable impact sur les prises en charge en hospitalisation. « Beaucoup de reports vont devoir de nouveau être programmés au début 2021 en espérant que la situation se calme. Mais c'est inévitable, car les personnels  de la chirurgie ont été répartis dans tous les services Covid. Tous les soignants sont exténués et il faut qu'ils prennent des vacances pendant les fêtes pour souffler. » 

Alors il faut éviter toute surcharge supplémentaire, ingérable à l'heure actuelle, d'autant plus que l'expertise du Chuga en traumatologie est pensée pour soutenir les hôpitaux d'Annecy et Chambéry ainsi que ceux des Hautes-Alpes en cas de traumatologie grave de montagne. 

« Normalement, nous ouvrons 50 lits supplémentaires pour la période hivernale et les accidents liés à la pratique de sport d'hiver, précise Marie-Thérèse Leccia. Cette année c'est impossible. Cette organisation hospitalière fait que 200 passages en décembre et entre 350 et 400 passages par mois de janvier à avril ont lieu lorsque l'année est normale. » 

On comprend le soulagement des équipes médicales quand elles apprennent un report de l'ouverture des stations. « Dimanche 6 décembre, déjà deux gros accidents de luges ont entraîné des hospitalisations », regrette Marie-Thérèse Leccia. Elle appelle donc à la vigilance de tous les pratiquants car que ce soit du ski de fond ou des randonnées en montagne, les accidents graves sont toujours possibles et restent fréquents, d'autant plus que, cette année avec les confinements successifs, l'état physique des gens est moindre. 

En ce qui concerne la vaccination contre la Covid, les premiers jours de campagne pourraient se situer autour de Noël. 

Prévention grippale toujours d'actualité

La vaccination grippale qui vient de connaître une pénurie depuis une dizaine de jours en raison d'un afflux de demandes inhabituels, va pouvoir reprendre rapidement. « Les réapprovisionnements sont en cours, confirme le professeur Jean-Luc Kracowski, responsable du centre de pharmaco-vigilance de l'hôpital. Mais nous n'avons pas eu un seul cas de grippe et nous sommes confiants en la matière car les gestes barrière jouent beaucoup dans la prévention de cette maladie. Par ailleurs, l'Australie, pays avec lequel nous avons un décalage de six mois n'a pas connu beaucoup de grippes non plus. C'est rassurant. »

Jean-Marc Emprin