Filière forêt-bois

L'entreprise « CJBois » installée à Pontcharra recherche des collaborateurs

Son entreprise manque de personnel. Mais loin de s’avouer vaincu, Christophe Jenft, le gérant de « CJBois », entreprise spécialisée dans la charpente et la construction de maison en ossature bois basée à Pontcharra, multiplie les démarches pour améliorer les conditions de travail de ses salariés et trouver ceux qui lui font encore défaut.

Dernière en date, l’organisation d’une visite de son entreprise dans le cadre de la semaine de découverte des métiers forêt-bois qui a eu lieu dans le Grésivaudan, début décembre.

Christophe Jenft en convient : « Les métiers de la filière bois ne sont pas toujours faciles. Ils sont souvent physiques. Il arrive qu'on soit sur des chantiers à l’extérieur, et qu'il fasse froid. Mais ils présentent d'autres avantages. Ils sont divers, passionnants et amènent beaucoup de satisfaction. Car, quand on termine un ouvrage, on laisse une trace. Cela donne beaucoup de fierté. Et de plus en plus, nous les faisons évoluer pour les rendre moins pénibles », explique ainsi le chef d'entreprise, désireux de donner une image positive de ces métiers en manque de candidats.

Concrètement, cela signifie que la société a changé ses process, qu'elle préfabrique les pièces au maximum pour standardiser davantage, mieux découper les tâches et travailler à l'abri et donc, ne pas être exposés aux intempéries.

Exemples à l'appui (la maison du Département à Barraux, le collège « Les buclos » à Meylan...), le dirigeant explique qu'une grande partie de ces bâtiments est préfabriquée en ateliers.

Meilleurs résultats

Ce déficit qui conditionne le développement de l'entreprise, est regrettable. Car comme le souligne le dirigeant : « il existe des opportunités dans la filière, et cela, pour différents types de métiers. Il y a la partie étude qui nous permet de concevoir nos bâtiments, la partie atelier pour la production et la partie chantier. Et il y en a pour des personnes qualifiées mais pas forcément, puisqu'il manque beaucoup d'opérateurs et que nous nous employons à les former nous-mêmes. Certains, en partant de zéro, apprennent à isoler, clouer des panneaux », précise Christophe Jendt, qui ajoute qu'« il n'est pas du tout nécessaire d'avoir suivi une formation ad hoc pour intégrer par la suite les entreprises du bois. Les métiers s'apprennent. Certains nécessitent beaucoup de techniques, mais d'autres ont besoin de moins d'apprentissage », assure-t-il. 

Contrairement à certaines entreprises qui font appel à des travailleurs détachés venant d'autres pays européens, « CJBois » a fait le choix d'internaliser ses tâches et d'embaucher. L’entreprise considère arriver ainsi à de meilleurs résultats, ce qui lui permet de mieux vivre, de mieux s'équiper en matériel, et in fine, d'offrir de meilleures conditions de travail à ses salariés.

Plus de main d’œuvre

Depuis qu'il a repris l'entreprise qui répondait au nom des « Charpentiers de l’Épine », Christophe Jendt l'a beaucoup fait évoluer. Celle qui se consacrait auparavant essentiellement aux métiers de la montagne, avait un chiffre d'affaires de sept millions d'euros, et comptait 13 salariés, s'est diversifiée sur les métiers de la plaine pour répondre à d'autres types de marchés et pouvoir travailler durant les 12 mois de l'année.

De ce fait, son chiffre d'affaires a doublé et son effectif compte désormais plus de 50 personnes. Mais être une plus grosse entreprise implique qu'elle a besoin d'encore plus de main d’œuvre. « Aujourd'hui, ce sont vraiment nos effectifs qui nous limitent », indique-t-il. Et d'illustrer son propos en indiquant qu'il sait dès à présent qu'il aurait besoin de six à huit personnes supplémentaires jusqu'au mois de juillet prochain.

Isabelle Brenguier