Patrimoine
Appel aux dons pour restaurer la Liberté

Le village de Roybon lance un grand projet de rénovation de la place Saint-Romme, place centrale du village où trône une statue de la Liberté en modèle réduit.

Appel aux dons pour restaurer la Liberté
Le monument à Henri Saint-Romme et sa statue de la Liberté, à Roybon

L’heure est au changement. C’est en tout cas ce qu’espèrent les élus de Roybon en annonçant le lancement de ce projet de rénovation de la place Saint-Romme et de son illustre monument. Estimé à hauteur de 500 000 euros, ce grand plan de restauration, porté par différentes mandatures, prévoit de remettre en état la Grande Rue qui traverse le village et de requalifier la place principale en zone piétonne. Au centre de la place et de ce projet de rénovation, la statue de la Liberté de Bartholdi, copie réduite de l’illustre monument américain et qui fait la fierté des Roybonnais.

Valeur patrimoniale et historique

Il est vrai qu’on ne s’attend pas forcément à voir apparaitre une statue de la Liberté au cœur d’un village isérois. Inaugurée en 1906, cette œuvre du sculpteur Auguste Bartholdi incarne, selon les mots du maire Serge Perraud, « l’âme de Roybon ». Historiquement, le monument, dont la statue est complémentaire, fut érigée par Mathias Saint-Romme. Maire de Roybon, député puis sénateur de l’Isère dans les années 1890, son amitié avec l’artiste Bartholdi l’emmène à utiliser une de ses œuvres phares, cette reproduction de la Liberté, pour enrichir le monument dédié à son père, Henri Saint-Romme, personnage important de la politique iséroise. Cette Liberté incarne alors, aux yeux de Saint-Romme, les idéaux de son temps : républicanisme, liberté et laïcité. Comme l’écrit Philippe Dufieux, professeur à l’école nationale supérieure d’architecture de Lyon et mandaté pour rédiger un mémoire conncernant l’histoire du monument :

« Dans une association d’idées inédite, Mathias Saint-Romme réunit un bas-relief dédié à la mémoire de son père Henri Saint-Romme (1796-1862) – écarté au lendemain du coup d’État de décembre 1851 – à une édition de l’œuvre de Bartholdi, dans le dessein d’ériger un éloquent plaidoyer en faveur de la République et de la libre pensée sur fond de crise religieuse contemporaine. »

Après le projet avorté de Center Parcs, le village de Roybon se devait donc de tourner la page. Dans les territoires de plus en plus prisés par des salariés à la recherche de cadres de vie plus agréables pour télétravailler, la mise en valeur du patrimoine historique et culturel est un plus. Symbole pour la commune, la ville entend bien revitaliser cette statue et son environnement.

Roybon veut faire de la place un lieu de rassemblement, central et fédérateur, et apporter des rénovations aux bâtiments l’entourant, en particulier à la façade de la mairie. Le monument, dont la dernière restauration en date remonte à 1988, verra sa statue et son socle entièrement restaurés, ainsi que la remise en eau des fontaines et du bassin qui l’encadrent. Tout autour, la place Saint-Romme sera emménagée en espace piéton et son organisation revue pour laisser place à du mobilier urbain.

Appel aux dons

Pour mener à bien ce projet ambitieux, la commune a fait appel à la fondation du Patrimoine, un organisme privé qui aide les collectivités et les particuliers à réhabiliter leur patrimoine historique. Le département, pour sa part, s’engage à hauteur de 50 000 euros. Appel donc à tous les amoureux du patrimoine, qu’ils soient isérois ou non : des 500 000 euros nécessaires à la bonne tenue du projet, 150 000 sont ouverts à souscription publique. Les sommes versées sont déductibles des impôts.

Le début du chantier est espéré pour le début de l’été, avec une fin prévue au printemps 2022. Pour faire un don : www.fondation-patrimoine.org/74351