Découverte

Les Off du Festival Berlioz

À l’heure où il fait bon goûter la fraîcheur de la halle, les cuivres s’échauffent dans les rues de La Côte-Saint-André.
Car le festival Berlioz fait la part belle aux fanfares cette année en les invitant tous les soirs, à 19 heures, pour partager avec le public à une belle tranche musicale de Off.
Le spectacle est gratuit et réunit des dizaines de musiciens amateurs et passionnés qui jouent au sein des fanfares, harmonies et ensembles de cuivres venus d’Isère et d’ailleurs.
Ambiance festive garantie. Ces rendez-vous gratuits débutent le 19 août ⁽¹⁾.

Les cuivres font leur entrée à l'orchestre

« C’est normal que ces ensembles soient reconnus, avance Thierry Rocha, président de la Fédération des sociétés musicales dauphinoises-Confédération musicale de France Isère. Le père d’Hector Berlioz était président de l’harmonie de La Côte-Saint-André, une des premières créées en France. Et même si Berlioz n’a jamais joué d’instrument d’harmonie, il aurait dirigé celle de La Côte. Et puis, il est un des premiers à avoir utilisé le saxophone dans un orchestre symphonique comme dans La Symphonie fantastique et La Marche funèbre. C’est grâce à lui que ces cuivres ont fait leur entrée dans les grands orchestres. »
Le musicien met l’accent sur la  soirée du 23 août où se produiront les ensembles dont il fait partie.

« L’Ecra ⁽¹⁾ est dirigé par un jeune militaire, Denis Gonin. C’est un ensemble de haute volée. Ce ne sont pas des grands musiciens, mais ça sonne : les cuivres naturels font sonner les harmoniques. Ce sont deux mariages de thèmes différents, entre l’ensemble de cuivres et la batterie fanfare départementale, avec des clairons au son plus doux, des trompettes plus tendues et des percussions. Et pour avoir plus de thème, les basses à piston donneront plus de couleur. »
Le répertoire présenté sera composé de musiques actuelles, des morceaux de jazz ainsi que quelques de pièces classiques.

La fierté des fanfares et harmonies

Thierry Rocha, a aussi un penchant pour Les Tambours de l’Odyssée, qui joueront le 21 août sous la Halle, « typiques de la musique napoléonienne, un très haut niveau de tambours ».
Il dit enfin sa fierté de voir ces orchestres de cuivres naturels et ces harmonies participer au off du festival. Ces formations sont « capables de rivaliser avec des orchestres professionnels » et apportent « une musique populaire ouverte à tous », avance-t-il.

Rendez-vous à La Taverne

Ouvertes à tous, les soirées à la Taverne du château Louis XI, en prolongement des spectacles, débuteront aussi le 19 août.
Ce soir-là, c’est le  Brass Band Haïdouti Orkestar qui sera à la manœuvre à partir de 23 heures. Les musiciens – français, grecs, turc, tsiganes de Roumanie et de Serbie – partageront leur passion des musiques et des peuples, naviguant entre chanson kurde, azérie, arménienne mais aussi tsigane et syro-libanaise. On pourra les retrouver tous les soirs à la Taverne jusqu’au 23 août.
À partir du 24 et jusqu’au 31 août, ce sont les Frères de Sac 4tet, qui mettront l’ambiance en fin de soirée, pour un voyage musical au son de l’accordéon tellurique, de la flûte à bec, de la clarinette basse et du nyckelharpa.

Toujours gratuit, le traditionnel concert de l’Ensemble à Vent de l’Isère, sous la direction d’Eric Villevière, sera donné le dimanche 28 août, à 11 heures, sous la halle. Ce concert est la restitution du stage d’orchestre et de direction mené dans le cadre du Festival Berlioz.

Voyager au musée

Venir à La Côte-Saint-André dans le cadre du festival, c’est aussi redécouvrir le musée Hector Berlioz, dont l’accès est gratuit et ouvert tous les jours de 10 heures à 20 heures.
La maison natale du compositeur, construite dans le bourg en 1680, a été réhabilitée en 2003, telle que Berlioz l’a habitée ses 18 premières années de sa vie.

L’exposition permanente propose une immersion dans l’atmosphère d’une maison bourgeoise de la fin du XVIIIe siècle, avec ses documents et mobiliers d’époque.
L’exposition temporaire 2022, en lien avec la thématique du festival est intitulée « Les voyages extraordinaires de Monsieur B. ».
Elle est visible jusqu’au 31 décembre 2022 et plonge le visiteur dans l’histoire des transports et des avancées techniques du XIX^e siècle en faisant revivre les nombreux voyages du compositeur et chef d’orchestre.

La ferme Berlioz et ses vignes

Et pour ceux qui ont envie de faire un pas de côté, une visite guidée des Pavillons de vignes est proposée le samedi 20 et le mercredi 24 août à 10 h 30, au départ de la Ferme Berlioz, 120 chemin du Pollard à La Côte-Saint-André.
Cette balade accessible aux familles est proposée par l’association Côté Patrimoine qui a eu envie de faire revivre le patrimoine viticole côtois.
Dans le quartier du Chuzeau, cette ferme traditionnelle des XIX^e et XX^e siècles abrite deux corps de bâtiment, un clos planté de vignes et arbres fruitiers.
Elle fut la propriété de la famille d’Hector Berlioz ; le clos abrite d’ailleurs le fameux « pavillon de la malédiction », théâtre de la dispute entre Berlioz et sa mère.
Au fil des années, l’exploitation de la ferme ayant cessé, les bâtiments, essentiellement en pisé, se sont dégradés.
Début 2019, l’association Côté Patrimoine a entrepris de restaurer ce site et d’en refaire un lieu d’accueil.
Il abrite également une exposition des œuvres de Franck Boissieux, aquarelles sur le thème du Pavillon des vignes, jusqu’au 31 août, tous les jours de 10 heures à 16 heures et pour les journées européennes du patrimoine, les 17 et 18 septembre.

Isabelle Doucet

(1) Sous la halle de La Côte-Saint-André : Les Tambours de l’Odyssée, le 21 août ; Les Percutés, le 22 ; Ensemble de Cuivres Rhône-Alpes et Batterie Fanfare départementale de la CMF Isère, le 23 ; Lyon Métropole Orchestra, le 24 ; Orchestre d’harmonie de Grenoble, le 25 ; l’Harmonie d’Heyrieux, le 26 ; le Quatuor Avena, le 27 ; Magyc Quintet, le 28 ; Les Sonneurs des montagnes, le 29 ; Cayos Quintet, le 30 et le Sextuor de saxophones de Grenoble, le 31 août.