Economie
Pour aider les entreprises les plus fragiles

Pour aider les créateurs d'entreprise les plus fragiles, l'Adie a annoncé son plan national de sortie de crise.
Pour aider les entreprises les plus fragiles

Les chiffres sont sans appel et décrivent la situation dramatique dans laquelle se retrouvent les jeunes créateurs d'entreprise soutenus par l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique).

L'association a interrogé courant avril les plus de 2 200 créateurs financés en région Auvergne-Rhône-Alpes en 2019.

« L'enquête montre l'urgence : 96% déclarent que leur activité a été totalement interrompue dès le confinement et 78% sont en difficulté », explique Etienne Taponnier, directeur de l'Adie Auvergne-Rhône-Alpes.

Et si ces créateurs, parmi les plus fragiles, parviennent à se projeter, « la moitié déclare que sans aide ils ne pensent pas pouvoir maintenir une activité à l’issue de la période », poursuit le directeur. 

Contact individuel

Face à l'urgence, l'Adie a mis un certain nombre de mesures en place et cherché à mobiliser des fonds.

Elle a d'abord contacté individuellement les 4 000 entrepreneurs qui ont un prêt en cours. L'objectif est de les encourager à constituer leur dossier pour obtenir les aides gouvernementales : fonds de solidarité et dispositifs d'accompagnement pour la gestion des cotisations du RSI.

Car rares sont ces entrepreneurs qui accèdent aux aides de l'Etat. Et si c'est le cas, les personnes touchent en moyenne 880 euros plutôt, que les 1 500 annoncés par le gouvernement.

En cause, le mode de calcul de l'aide en fonction notamment du chiffre d'affaires. Comme il s'agit d'entreprises récemment créées, pour la moitié d'entre elles, leur chiffre d'affaires de référence ne permet pas d'être éligible au fonds de solidarité.

Réussir sa reprise

L'Adie s'est tournée vers ses partenaires publics et privés afin « de construire les outils pour aider les entreprises à tenir et dans la perspective de la reprise », déclare Etienne Taponnier en annonçant le lancement d'un plan national de sortie de crise.

L'Adie propose d'une part un accompagnement spécifique, des conseils pour réussir la reprise en utilisant au mieux le numérique et les réseaux sociaux, une gestion fine de la trésorerie, mais aussi des conseils pour la cessation d'activité et éviter une procédure judiciaire quand il n'y a d'autre solution.

D'autre part, elle a interpelé les pouvoirs publics afin d'obtenir une prime de relance de 3 000 euros pour les personnes bénéficiant du fonds de solidarité et un plafonnement à 1 000 euros du calcul de la sécurité sociale.

En Auvergne-Rhône-Alpes, le Conseil régional, qui habituellement octroie une subvention d'environ 2 000 euros à chaque créateur, a consenti un complément de prime de 1 000 euros à environ 1 000 créateurs d'entreprises.

Un fonds de 50 millions d'euros

Mais surtout, l'Adie a sollicité la Région, la Banque des territoires et les collectivités pour constituer un fonds de prêt d'honneur de relance sous forme d'avance remboursable aux entrepreneurs. L'association a déjà rassemblé 32 millions d'euros et espère atteindre 50 millions d'euros qui seront gérés par l'Adie, Initiative France et France active.

Ces prêts sans garantie ni intérêt permettront de couvrir les besoins de trésorerie, notamment pour les entreprises qui n'ont bénéficié d'aucune aide.

Les petites entreprises les plus touchées sont celles qui ont subi les fermetures administratives, notamment en restauration. « Pour certaines, la perspective d'une réouverture avec des contraintes sanitaires en vigueur n'est pas envisageable », ajoute Etienne Taponnier.

D'autres s'en sortent mieux grâce à la restauration à emporter ou les livraisons. Enfin, il apparaît que les microentreprises situées dans les quartiers relevant de  la politique de la ville souffriraient davantage que celles en milieu rural.

Isabelle Doucet

L'Adie, pour une économie inclusive

Depuis 30 ans, l'Adie finance et accompagne les créateurs d'entreprise pour une économie plus inclusive, estimant que « tout le monde peut devenir entrepreneur », comme le souligne Etienne Taponnier, directeur de l'Adie Auvergne-Rhône-Alpes.
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