Le ministère de l’Agriculture vient de publier une note dans laquelle il confirme ce que les agriculteurs avaient pu constater sur leurs exploitations, c’est-à-dire une hausse généralisée de leurs coûts de production.
En 2022, le prix des intrants utilisés par les exploitants pour leur activité agricole, c’est-à-dire les biens et services de consommation courante, a augmenté de 25,9 % par rapport à 2021, selon une note d’Agreste publiée début mai. En cause : l’explosion du prix des engrais et amendements qui ont bondi de 74,8 %. Dans le détail, ce sont les solutions azotées (+ 102,0 %), les ammonitrates (+ 95,9 %) et l’urée (+ 76,3 %) qui ont connu la plus forte progression en raison de l’augmentation du coût de l’énergie pour les produire, elle-même consécutive aux difficultés d’approvisionnement en gaz russe. D’autre part, le prix des biens d’investissement s’accroît également mais moins fortement (+ 9,7 %), dans le sillage de la progression du prix des bâtiments (+ 14,4 %). Les agriculteurs ont aussi dû composer avec l’augmentation du prix de l’énergie et des lubrifiants (+ 41,6 %). La hausse la plus importante a concerné les carburants (+57,7 % par rapport à 2021) en particulier le gazole non routier (GNR) qui a bondi de 65,8 %. Les éleveurs ont, quant à eux, dû faire face à une très forte augmentation des aliments pour animaux (+ 24,9 %). Aucun éleveur n’a été épargné. « Toutes les catégories d’animaux sont concernées : + 23,3 % pour les aliments bovins, +28,1 % pour les aliments porcins, + 23,8 % pour les aliments volailles », souligne la note du ministère qui laisse toutefois poindre une lueur d’espoir car l’ensemble des postes référencés (énergie, engrais, aliments…) sont à la baisse au 4e trimestre 2022, même s’ils restent à un niveau encore élevé.
Christophe Soulard