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Logement des ménages pauvres : une différence marquée entre urbains et ruraux
En partenariat avec la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes rend publique une étude sur le logement des ménages les plus pauvres. Dans notre région, le contraste se révèle important entre villes et campagnes.
Avec 12,5 % d'habitants vivant sous le seuil de pauvreté (1 041 € / mois pour une personne seule), la région Auvergne-Rhône-Alpes est en moyenne moins touchée par la pauvreté que l’ensemble de la France métropolitaine (14,1 %). Pour autant, dans la deuxième région de France, les conditions de logement des ménages pauvres varient fortement selon les territoires. Une tendance se dégage : les ménages pauvres habitent majoritairement en ville. Les quartiers prioritaires de la politique de la ville, situés principalement en zones denses, regroupent 5 % de l'ensemble des ménages de la région mais accueillent 14 % des ménages les plus pauvres. A l'inverse en milieu rural, 53 % des ménages pauvres parviennent à être propriétaires de leur logement contre seulement 16 % des ménages pauvres dans les communes appartenant à une unité urbaine de plus de 200 000 habitants. Il faut dire que le coût plus élevé du foncier en milieu urbain constitue un frein à l'accession à la propriété, même si ce seul critère ne présage pas forcément de la qualité du logement.
Ancienneté des logements
L'ancienneté des logements, souvent liée à des problématiques de qualité de l'air, de nuisances sonores, de vétusté voire d'insalubrité, représente un critère plus pertinent. Quand 40 % des ménages de la région vivent dans des logements construits avant les années 1970, ce chiffre grimpe à plus de 50 % pour les ménages pauvres. Beaucoup vivent en réalité dans des logements sociaux, héritage du logement ouvrier de la révolution industrielle au XIXe siècle. Signe de cette fracture ville / campagne, 60 % du parc social de la région Auvergne-Rhône-Alpes se situe dans des communes de plus de 100 000 habitants comme Lyon, Saint-Étienne, Grenoble ou Clermont-Ferrand. Les ménages pauvres étant majoritairement localisés en ville, la surface moyenne de leur logement est de 73 m2 contre 89 m2 pour l'ensemble des ménages de la région. Notons d'ailleurs que seulement 32 % des ménages pauvres habitent dans une maison. Si ce seul critère ne suffit pas non plus à définir la qualité d'un logement, on remarque que neuf logements sociaux sur dix sont des appartements, majoritairement construits en ville.